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Brésil : à deux mois du Mondial, une nouvelle favela se construit à Rio de Janeiro
EN IMAGES - La population de Rio de Janeiro qui ne peut plus s'acquitter de loyers devenus exorbitants s'installe dans une favela en train de voir le jour.
Une favela en construction sur un terrain abandonné de Rio de Janeiro, le 4 avril 2014
Crédit : AFP / YASUYOSHI CHIBA
À quelques kilomètres seulement du stade Maracana qui accueillera le Mondial de cet été, 5.000 Brésiliens construisent une nouvelle favela sur un terrain abandonné de la capitale du Brésil.
Au rythme du marteau, la population s'échine toute la journée à bâtir des abris de fortune en bois. La plupart des planches qui formeront les murs, certaines peintes en rose, portent déjà le nom des futurs habitants. Certains des nouveaux occupants vivaient dans la rue mais la plupart d'entre eux habitaient dans d'autres favelas de la région, où ils payaient un loyer jugé abusif dans une conjoncture de hausse des prix généralisée en vue du Mondial de football.
La construction de la favela de Telerj a commencé au début du mois d'avril
Crédit : AFP / YASUYOSHI CHIBA
La favela qui a commencé à naître il y a une semaine dans le quartier d'Engenho Novo, dans la zone nord de Rio, a reçu le nom de "Favela de Telerj" du nom de l'immeuble désaffecté qui se trouve sur ce terrain.
Hommes, femmes et enfants participent à la construction des maisons
Crédit : AFP / YASUYOSHI CHIBA
Beaucoup d'habitants reconnaissent se trouver là pour faire pression sur le gouvernement afin d'obtenir une aide au logement. À l'entrée du terrain, on peut lire sur une pancarte "Nous voulons des logements!".
Une famille se repose dans son abri de fortune
Crédit : AFP / YASUYOSHI CHIBA
João Mauricio, 38 ans, un des nouveaux habitants de cette favela, calcule qu'il aura dépensé 800 reais (263 euros) pour construire sa maison. On vend des planches à l'entrée du terrain "plus chères que dans le commerce", dénoncent plusieurs "bâtisseurs".
L'entreprise de téléphonie Oi, propriétaire du terrain, a déjà saisi la justice pour en chasser les occupants. La police militaire attend l'ordre judiciaire pour y entrer. La situation pourrait rapidement se tendre mais des représentants de la mairie et des habitants doivent se réunir mardi pour tenter de trouver une solution pacifique.
Un enfant observe les constructions en cours
Crédit : AFP / YASUYOSHI CHIBA
La plupart des occupants assurent ne pas avoir bénéficié du grand programme social gouvernemental de construction de logements populaires "Ma maison, ma vie". Créé par l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), il a été élargi par l'actuelle présidente Dilma Rousseff.
Plus de deux millions de personnes, soit un tiers de la population de Rio, vivent aujourd'hui dans les 750 favelas de la ville.
