- 01m24s
4 min de lecture
Membres de la Karenni Nationalities Defence Force (KNDF), milice rebelle opposée à la junte birmane.
Crédit : Handout / KARENNI NATIONALITIES DEFENSE FORCE (KNDF) / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Mardi 11 avril, vers 8 heures du matin, la junte militaire birmane a mené une attaque aérienne visant des opposants, alors qu'une cérémonie d'ouverture d'un bureau de la Force de défense du peuple (PDF) se tenait, dans le village de Pazi Gyi, dans la région de Sagaing, dans le nord-ouest de la Birmanie.
Au moins 50 morts et des dizaines de blessés ont été signalés par BBC Burmese, The Irrawaddy et Radio Free Asia, mais le bilan pourrait s'élever à 100 morts, selon un secouriste d'un groupe rebelle armé contacté par l'Agence France-Presse (AFP), qui souligne notamment la présence de femmes et d'enfants parmi les victimes.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux (mais dont l'AFP n'a pas pu confirmer l'authenticité) montrent des corps éparpillés dans des maisons totalement détruites.
"Il y avait une cérémonie d'ouverture d'un bureau de la Force de défense du peuple (PDF)... (mardi) matin vers 8 heures dans le village de Pazi Gyi. Nous avons attaqué cet endroit", a confirmé le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun. Selon lui, certains des morts étaient des combattants anti-coup d'État en uniforme et il a reconnu "qu'il pourrait y avoir des personnes portant des vêtements civils", mais n'a pas cité de bilan.
"D'après les informations que nous avons obtenues sur le terrain, les personnes tuées ne le sont pas uniquement à cause de notre attaque. Il y avait des mines plantées par les PDF autour de cette zone", a-t-il déclaré.
Le Gouvernement d'unité nationale (NUG), un organe fondé par d'anciens députés du parti d'Aung San Suu Kyi pour beaucoup en exil et qui fédère un parti de l'opposition à la junte, a dénoncé un "nouvel exemple de l'usage aveugle de la force extrême contre des civils innocents".
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, s'est dit "horrifié" après cette attaque et l'organisation mondiale a demandé que les responsables soient traduits en justice. "Il semble que des enfants qui dansaient, ainsi que d'autres civils fassent partie des victimes", a indiqué Volker Türk dans un communiqué.
Volker Türk a accusé l'armée birmane d'avoir une fois de plus ignoré "les obligations juridiques claires (...) de protéger les civils dans la conduite des hostilités" et d'avoir fait preuve d'un "mépris flagrant pour les règles du droit international qui s'y rapportent".
Washington s'est dit "profondément préoccupé" par ces attaques, qui "soulignent une fois de plus le mépris du régime pour la vie humaine et sa responsabilité dans la terrible crise politique et humanitaire qui sévit en Birmanie depuis le coup d'État de février 2021", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Département d'État, Vedant Patel.
"Les États-Unis appellent le régime birman à cesser ces violences atroces, à permettre un accès humanitaire sans entrave et à respecter les véritables aspirations démocratiques et inclusives du peuple birman", a-t-il ajouté.
Dans un tweet, le ministère allemand des Affaires étrangères a également condamné "le raid aérien de l'armée birmane qui a tué des dizaines de civils, dont des enfants".
"Nos pensées vont aux victimes et aux familles. Nous exigeons que le régime cesse toute violence contre la population immédiatement", a ajouté le texte.
La région de Sagaing, proche de Mandalay, la deuxième ville du pays, oppose une farouche résistance à la junte, et d'intenses combats s'y déroulent depuis des mois.
Le Haut-Commissaire a estimé qu'il y avait "des motifs raisonnables de croire que l'armée et les milices qui lui sont affiliées sont responsables d'un large éventail de violations des droits humains et d'abus depuis le 1er février 2021".
La Birmanie est déchirée par un violent conflit entre la junte et ses opposants depuis le coup d'État du 1er février 2021. L'armée birmane mise sur son avantage aérien, grâce à ses jets de fabrication russe et chinoise, pour compenser ses difficultés sur le terrain, face à des groupes rebelles qui contrôlent des parties du pays.
Les Nations unies ont compté plus de 300 frappes aériennes en 2022, ainsi que plusieurs incidents comprenant des victimes civiles.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte