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Biodiversité : pourquoi les populations d'animaux sauvages s'effondrent depuis cinquante ans
À quelques jours de la COP16 qui se déroulera en Colombie, l'organisme WWF a publié son rapport "Planète Vivante", alertant sur l'extinction de la faune ces dernières années.
Photo d'un guépard royal prise en Afrique du Sud. Le guépard royale est une espèce en voie d'extinction en raison d'une extrême raréfaction de son habitat naturel causée par l'Homme.
Crédit : JOHN WESSELS / AFP
Au cours des 50 dernières années, les populations d'animaux sauvages ont en moyenne diminué de 73%. Principalement en raison des actions humaines, mettant ainsi en péril notre propre survie, selon le rapport Planète Vivante 2024. Il s'agit d'un document informatif publié jeudi 10 octobre par le World Wildlife Fund (WWF), à l'approche de la COP16 sur la biodiversité, qui se déroulera le 21 octobre en Colombie.
Aujourd'hui, environ 5.500 vertébrés, représentant près de 35.000 populations (groupe d'animaux d'une même espèce partageant un habitant commun) dans le monde, sont recensés à travers Planète vivante.
Cet indice est devenu un outil de référence internationale pour évaluer la santé des écosystèmes naturels et leurs répercussions sur la santé humaine, la sécurité alimentaire et le changement climatique. Il est établi et mis à jour tous les deux ans par la Société zoologique de Londres (ZSL) depuis 1998.
Quels sont les animaux concernés ?
Dans le cadre du rapport Planète Vivante, il est noté que la population d'éléphants de forêt d'Afrique dans un parc national au Gabon a chuté de 78 à 81% entre 2004 et 2014, principalement à cause du braconnage pour le commerce de l'ivoire.
Par ailleurs, les tortues qui nichent sur l'île de Milman, dans la Grande Barrière de corail australienne, ont enregistré un déclin de 57% entre 1990 et 2018, en raison de la perte d'habitat, du changement climatique, de la pêche. Enfin, la population de dauphins roses en Amazonie a diminué de 65%.
Cependant, le rapport Planète Vivante souligne également certaines populations qui se sont stabilisées ou qui ont même augmenté. Par exemple, une sous-population de gorilles de montagne en Afrique de l'Est, a connu une croissance d'environ 3% par an entre 2010 et 2016. En Europe, des espèces sauvages, comme le bison d'Europe, ont aussi fait un retour remarquable, passant de 0 à 6.500 individus depuis 1950, après avoir disparu à l'état sauvage en 1927.
Malgré tout, ces succès isolés ne suffisent pas à compenser les pertes générales.
Quel est l'impact sur l'écosystème ?
Cette diminution des populations d'animaux sauvage révèle un système en péril. Elle doit être vue comme un signal d'alarme, et met à la fois en évidence la perte d'écosystème sain et le risque d'extinction d'espèces. Lorsque certains seuils critiques sont dépassés, ces seuils sont nommés les point de basculement, alors les écosystèmes peuvent atteindre un point de basculement irréversible.
"L'heure n'est plus à la demi-mesure : nous devons agir massivement et immédiatement pour protéger ce qui peut encore l'être et restaurer ce qui a déjà été abimé", déclare Véronique Andrieux, directrice générale de WWF France.
Si la forêt amazonienne atteignait un tel point de basculement ou si les récifs coralliens venaient à disparaître massivement, cela engendrerait une onde de choc dont les répercussions se feraient sentir à l'échelle mondiale, avec des impacts notables sur la sécurité alimentaire.
