Avion de Malaysia Airlines disparu : toutes les pistes à l'étude, les recherches toujours infructueuses

Le Boeing 777 qui effectuait un vol entre Kuala Lumpur et Pékin et disparu des écrans radars samedi 8 mars au matin, est toujours introuvable, ce lundi. Si aucune piste n'est écartée, les recherches restent infructueuses. La Malaisie a ouvert dimanche 9 mars une enquête pour terrorisme.

Le vol MH370, à bord duquel se trouvaient 239 personnes, dont 153 Chinois et quatre Français, a disparu des écrans radars une heure après son décollage. Cet avion était considéré comme "apte" par la compagnie aérienne Malaysia Airlines, elle-même réputée fiable. Il n'a pas envoyé de signal de détresse et les conditions météorologiques étaient favorables sur sa trajectoire.

Selon Malaysia Airlines, les proches des passagers portés disparus "doivent se préparer au pire".

Enquête sur des voyageurs aux passeports volés

L'hypothèse d'un acte terroriste a émergé au fil des informations recueillies concernant des passagers potentiellement suspects. Les autorités malaisiennes ont révélé la présence à bord d'au moins deux passagers détenteurs de passeports volés.

Un Autrichien du nom de Christian Kozel et un Italien du nom de Luigi Maraldi apparaissent sur la liste des passagers alors qu'ils n'étaient pas à bord, selon des responsables. Tous les deux se sont fait voler leur passeport en Thaïlande ces deux dernières années. Selon CNN, les billets d'avion à leurs noms ont été achetés en même temps.

Selon la presse officielle chinoise, un Chinois dont le numéro de passeport était également sur la liste des passagers n'était pas à bord, mais sans que son passeport ait été volé.

Le fait que les passeports ont été volés "ne veut pas dire que les voyageurs étaient des terroristes", a rappelé un haut responsable du Département de la Sécurité intérieure américain au Los Angeles Times.

Interpol, qui avait fait part de son inquiétude quant au fait que la base de données sur les passeports volés n'avait pas été consultée avant l'enregistrement des passagers, affirme examiner d'autres passeports suspects utilisés sur le vol MH370, rapporte Reuters.

Les agences américaines mobilisées

La Malaisie mobilise ses services de renseignements, de même que les Américains - trois de leurs ressortissants se trouvaient à bord. Les États-Unis ont envoyé des agents du FBI, tout en soulignant qu'il n'y avait à ce stade aucune preuve de terrorisme.

Par ailleurs, l'agence américaine de la sécurité dans les transports (NTSB) a annoncé avoir envoyé en Malaisie "une équipe d'enquêteurs, accompagnés de conseillers techniques de Boeing et de l'Administration fédérale de l'Aviation" pour qu'ils proposent leur aide.

Questions autour de la possibilité d'un demi-tour

"Il existe une possibilité réelle que l'avion ait fait demi-tour", a déclaré dimanche le chef de l'armée de l'air malaisienne, le général Rodzali Daud, sur la foi d'analyses radars.

Mais les autorités sont perplexes. Le patron de Malaysia Airlines, Ahmad Jauhari Yahya souligne que les systèmes d'alerte du Boeing auraient alors été déclenchés. "Quand il y a un demi-tour en vol, le pilote ne peut pas continuer comme prévu", a-t-il expliqué.

Les recherches en mer étendues

L'avion a disparu quelque part entre l'est de la Malaisie et le sud du Vietnam. Alors que les recherches se concentraient jusqu'alors à l'est de la Malaisie, la zone a été étendue dimanche à la côte ouest. Deux traînées de carburant de plusieurs kilomètres de long ont été repérées en mer de Chine du sud, mais les recherches n'ont pas permis de retrouver trace du Boeing.

Des débris ont été repérés entre la Malaisie et le Vietnam a révélé dimanche le Sunday Times, mais les autorités malaisiennes ont ensuite précisé que les éléments retrouvés ne provenaient pas de l'avion recherché. La marine vietnamienne a retrouvé un objet qui pourrait appartenir au Boeing, a par ailleurs affirmé en milieu d'après-midi l'aviation civile vietnamienne à l'agence Reuters.

Selon une source officielle citée par la même agence, la désintégration en vol du Boeing 777 serait d'ailleurs évoquée par les enquêteurs. "Le fait que nous ne retrouvions toujours pas de débris tend à indiquer que l'appareil s'est désintégré aux environs de 35.000 pieds", explique cette source.

Au total, une quarantaine de navires et 22 appareils de divers pays dont la Chine, les États-Unis, la Malaisie, le Vietnam, les Philippines et Singapour participent désormais aux opérations. La nuit étant tombée, aucun repêchage n'était envisageable dimanche soir. Un avion vietnamien a identifié la zone et des bateaux seront dépêchés lundi sur place.

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