Ariel Sharon : un héritage entre guerre et paix pour Israël

L'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon est mort samedi 11 janvierau centre Shiva de l'hôpital Tel Hashomer près de Tel-Aviv, où il était dans le coma après avoir subi une attaque cérébrale le 4 janvier 2006. 

Né le 26 février 1928, Ariel Sharon (Ariel Scheinermann) est décédé à l'âge de 85 ans. Il s'était d'abord illustré au cours de sa carrière militaire avant de devenir Premier ministre de l'État d'Israël en 2001. Une personnalité ambiguë, à la fois connue pour le massacre de Sabra et Chatila et pour le désengagement de la bande de Gaza.

Surnommé le "bulldozer" par ses troupes

Ariel - le lion en hébreu - a participé à toutes les guerres de l'État hébreu, et ce depuis 1948. Dès 1951, il dirige le commando 101 chargé de mené des opérations de représailles en territoire ennemi.

Il s'illustre militairement au cours des guerres israélo-arabes de Suez en 1956, des Six Jours en 1967 et du Kippour en 1973.

Une carrière politique qui fait des vagues

Ariel Sharon entame une carrière politique dans les années 70, en cofondant le Likoud en 1971. En 1977, il entre dans le gouvernement Begin au portefeuille de l'agriculture.

Nommé ministre de la Défense en juin 1981, il est l'artisan en 1982 de l'invasion du Liban pour détruire l'OLP. Sans concertation, il prend la décision de lancer les troupes jusqu'à Beyrouth. Il sera par la suite mis en cause dans les massacres de Sabra et Chatila, qui ont fait entre 400 et 2.300 morts.

Tsahal est accusée d'avoir laissé les phalangistes chrétiens perpétrer un massacre dans deux camps de réfugiés palestiniens. En 1983, la "responsabilité personnelle" de Sharon est reconnue. Ce dernier démissionne et quitte la vie politique pour plusieurs années.

En 1998, il est nommé ministre aux Affaires étrangères et, en 1999, prend la tête du Likoud. Il se rendra sur l'esplanade des mosquées (pour les musulmans), également le Mont du Temple (pour les juifs) à Jérusalem, ce qui sera vécu comme une provocation par les musulmans. La seconde intifada commence le lendemain.

Quelques mois plus tard, il est élu Premier ministre (début 2001). Il est reconduit à ce poste en 2003.

Un des artisans de la colonisation juive

Il permet, en tant que Ministre de l’Agriculture, de la Défense ou du Logement, l'expansion massive des implantations agraires juives en Cisjordanie et Gaza. Durant toutes ces années, il doublera le nombre de colons installés dans les territoires palestiniens. Ils étaient 106.000 en 1984 et 236.000 en 2003, sans compter Jérusalem-Est.

Ariel Sharon est connu pour être l'un des "faucons" les plus durs du Likoud. Il a d'ailleurs toujours proposé des solutions radicales au "problème palestinien", comme l’annexion de la majeure partie de la Cisjordanie.

Un faucon devenu colombe ?

Ariel Sharon est le premier homme de gouvernement israélien à reconnaître "l'occupation" des territoires palestiniens. Devant la Knesset - assemblée israélienne -, il reconnaît que "l'épée seule ne peut résoudre cette dispute amère pour cette terre"

En 2005, Ariel Sharon prend seul la décision du désengagement de la bande de Gaza, ce qui implique le démantèlement des colonies juives et l'évacuation de 8.000 israéliens qui vivaient sur place.

Une décision saluée par la communauté internationale, très critiquée à droite. Ariel Sharon s'éloigne du Likoud et crée un nouveau parti de centre droit, Kadima - "en avant" en français -, avec en ligne de mire les élection de mars 2006. Ses attaques cérébrales le stopperont net dans sa course.

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