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Allemagne : "Une organisation terroriste d'extrême droite" démantelée par les autorités

Les autorités allemandes ont démantelé une cellule terroriste d'extrême droite composée de mineurs, visant des migrants et des opposants politiques. Ce groupe, actif dans l'est du pays, planifiait des attaques violentes.

Un panneau de campagne de l'AfD, parti de droite populaire allemand.

Crédit : Geir Moulson/AP/SIPA

Axel Juin & AFP

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Les autorités allemandes ont annoncé mercredi 21 mai 2025 le démantèlement d'une cellule d'extrémistes de droite menée par des adolescents soupçonnés d'attaques et de projets d'attaque contre des migrants notamment. Il s'agit du dernier exemple en date de menaces accrues provenant de cette mouvance en Allemagne.

Les cinq suspects arrêtés lors d'une importante opération policière le 21 mars étaient mineurs au moment des faits et appartiennent à "une organisation terroriste d'extrême droite", selon un communiqué du parquet fédéral. Leur objectif était de "provoquer l'effondrement du système démocratique (…) par des actes de violence visant principalement des migrants et des opposants politiques", selon la même source.


Fondé "au plus tard à la mi-avril 2024", ce groupuscule est soupçonné d'avoir mené au moins deux attaques ces derniers mois.

Des croix gammées et slogans xénophobes mis en avant

Ce groupuscule est présent dans l'est de l'Allemagne, vivier de l'extrême droite qui y enregistre des résultats électoraux particulièrement élevés. En octobre 2024, ils ont mis le feu à un centre culturel dans la commune d'Altdöbern, entre Berlin et Dresde, où étaient réunies plusieurs personnes. Ils visaient, selon les enquêteurs, des activistes de gauche et avaient diffusé une vidéo "pour encourager d'autres membres du groupuscule à mener des actions similaires", selon le parquet. 

En janvier 2025, ils ont tenté de tirer des feux d'artifice à l'intérieur d'un centre d'hébergement pour demandeurs d'asile à Schmölln et tagué plusieurs slogans comme "Ausländer raus" (Dehors les étrangers), "Deutschland den Deutschen" (L'Allemagne aux Allemands) ainsi que des croix gammées.


Ils avaient également planifié d'incendier, dans une autre commune de l'est du pays, un centre d'hébergement pour demandeurs d'asile, se procurant à cette fin des engins explosifs, mais l'attaque avait été déjouée et des suspects arrêtés en février 2025. Ces actes n'ont pas fait de blessés, précise le parquet.

Des suspects âgés de 14 à 18 ans lors de la création du groupe terroriste

Près de 220 policiers ont été mobilisés pour ces arrestations dans trois régions allemandes, accompagnées de perquisitions. La ministre allemande de la Justice, Stefanie Hubig, a jugé "particulièrement choquant, que toutes les personnes arrêtées aujourd'hui aient été mineures au moment de la création du groupe terroriste". Selon plusieurs médias, ils étaient âgés de 14 à 18 ans. Ils encourent notamment des poursuites pour tentative de meurtre et incendie criminel particulièrement grave. 

La cellule baptisée "Letzte Verteidigungswelle" ("Dernière vague de défense") se considérait comme "la dernière instance de défense de la "nation allemande"" et planifiait "notamment des incendies criminels et des attentats à l'explosif contre des centres d'hébergement pour demandeurs d'asile et des installations de la gauche politique, pouvant entraîner la mort", selon le parquet.

Entrée en fonction début mai, la nouvelle coalition gouvernementale dirigée par le chancelier conservateur Friedrich Merz doit faire face à une progression des idéologies extrémistes de droite. Lors des élections fédérales de février dernier, le parti AfD (Alternative für Deutschland) est devenu la première force d'opposition au Bundestag, porté notamment par ses résultats dans l'est.

Une hausse significative des délits liés à l'extrême droite

Le nombre de délits liés à l'idéologie d'extrême droite a augmenté de 48% en Allemagne en 2024, selon des chiffres publiés le 20 mai par le ministère de l'Intérieur. Quasiment une infraction à motif politique sur deux était liée à l'extrême droite, selon les mêmes statistiques.

Les autorités allemandes ont démantelé de multiples groupuscules de cette mouvance ces cinq dernières années, certains affiliés au réseau hétéroclite des "Reichsbürger" ("citoyens du Reich") qui ne reconnaissent ni l'autorité de l'État, ni la légitimité des institutions. Certains de ses partisans soutiennent également des thèses d'extrême droite.

Selon les services allemands du renseignement intérieur, la mouvance d'extrême droite comptait 40.600 personnes en 2023 (contre 38.800 en 2022). Ceux considérés comme violents était estimés à 14.500 personnes (contre 14.000 en 2022).

Mardi 13 mai, le gouvernement de Friedrich Merz a dissout l'organisation "Royaume d'Allemagne", un collectif de "Reichsbürger" vivant en dehors des cadres institutionnels et qualifié "d'extrémiste dangereux" par le gouvernement, bien qu'il ne soit pas considéré comme armé.  

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