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Le drapeau tunisien brandi par la foule, le 16 février 2013 (image d'illustration)
Crédit : AFP / GIANLUIGI GUERCIA
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L'importante mobilisation n'aura pas infléchi la position des juges. Un Français âgé d'une trentaine d'années et une quadragénaire tunisienne ont été condamnés en appel, mercredi 18 octobre à Tunis, pour "atteinte à la pudeur". Leur tort ? S'être enlacés dans une voiture au bord d'une route. L'histoire avait été rapidement médiatisée et surnommée par la presse "l'affaire du bisou".
Les deux prévenus, qui nient farouchement s'être embrassés, ont écopé de peines inférieures de quelques semaines à peine à celles prononcées en première instance le 4 octobre. L'homme, originaire de Marseille, a été condamné à quatre mois de prison ferme pour "atteinte à la pudeur" et "outrage à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions", et son amie à deux mois pour le seul premier chef d'inculpation.
"C'est une décision indépendante", a déclaré le porte-parole du parquet, Sofiène Sliti, ajoutant : "ce qui a été véhiculé au niveau national et international est faux, ils n'ont pas été arrêtés pour un baiser, le couple était nu". À l'audience, la femme s'est effondrée en pleurs lorsque le président a lu devant une salle comble la déposition des policiers décrivant un acte sexuel en cours lors de l'interpellation la nuit du 1er octobre dans une banlieue huppée de Tunis.
La prévenue assure que son ami l'avait simplement prise dans ses bras lorsque des policiers en civil ont mené un contrôle et l'ont sorti de la voiture manu militari. Le touriste français, cadre dans une société de la cité phocéenne, a confirmé aux juges par le truchement d'un interprète avoir tenté de filmer les policiers pour dénoncer leur comportement agressif.
Une dizaine d'avocats de la défense avaient réclamé un acquittement. La majorité plaidait bénévolement pour une affaire qui a déclenché une polémique en Tunisie sur la surveillance des mœurs et le retour des exactions policières. Ils ont listé d'innombrables manquements à la procédure pénale, notamment des auditions menées avant le placement en garde à vue, et en arabe, alors que le Français, bien que d'origine algérienne, ne comprend pas cette langue.
"C'est normal qu'il réagisse mal quand on bafoue ses droits fondamentaux", a souligné Maître Ghazi Mrabet, dont le client est accusé d'avoir invectivé les policiers. Il a souligné la "mauvaise foi" des policiers, qui ont selon lui cherché à se venger après avoir été mis en cause.
"Cette affaire concentre un peu tous les problèmes de la justice et de la police. Les abus de pouvoirs, (...) le non-respect du citoyen et de ses droits, les atteintes à la liberté individuelle", a estimé l'ancienne députée de la Constituante Nadia Chaabane, membre du comité de soutien aux deux condamnés. Et de déplorer : "Le problème, c'est que l'on a des juges qui aujourd'hui eux-mêmes acceptent toutes les entorses et les atteintes aux procédures."
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