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Le président des États-Unis, Donald Trump.
Crédit : CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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L'accord historique acté ce mercredi 15 janvier, entre les États-Unis et la Chine, est une première étape vers la fin de la guerre commerciale que se livrent les deux superpuissances depuis deux ans. C’est une victoire incontestable, une nouvelle, pour Donald Trump. Le fond du problème, c’était les exportations chinoises, souvent ultra-subventionnées, qui ont envahi le marché américain.
D’où les taxes douanières mises en place par l’Amérique, auxquelles la Chine a partiellement répondu. Au terme de l’accord de mercredi, la Chine s’engage à acheter 200 milliards de dollars de biens américains en plus, notamment agricoles, ce n’est pas rien. Et elle prend des engagements pour respecter la propriété intellectuelle, c’est à dire à ne plus copier éhontément les produits américains.
Or, l’opposition démocrate critique vertement Trump, en l’accusant d’avoir signé un accord en carton pâte. Quoi qu’il fasse en matière économique, Trump est considéré comme un débile. Il faut rappeler que, lorsqu’il a mis en place les taxes pour protéger l’Amérique, la quasi totalité des économistes du monde ont hurlé à la mort, en pronostiquant un effondrement de la croissance aux Etats-Unis. Il n’en a rien été, au contraire. Aujourd’hui, le pays est dans sa 11e année d’expansion consécutive. Et la Chine a été contrainte d’en rabattre.
L’offensive de Trump a mis en lumière le comportement prédateur de Pékin, au plan économique et technologique, alors que la présidence Obama avait courbé l’échine, en n’osant pas s’opposer frontalement. Et, même si cet accord est imparfait et limité, la pression subsiste désormais sur la Chine, les taxes douanières n’ont pas été levées, et c’est tant mieux.
J’observe que l’attitude de Trump a eu une influence mondiale, y compris et surtout en Europe, où on s’est enfin aperçu que la Chine ne respectait pas les lois de la concurrence. Pour la première fois il y a quelques mois, la Commission a publiquement déclaré que la Chine était un "rival systémique", et non pas un pays animé d’intentions pacifiques. Aujourd’hui, même des pays ouverts au commerce comme l’Allemagne s’inquiètent désormais des acquisitions chinoises sur leur sol, en particulier des entreprises technologiques.
Au fond, fallait-il stopper la menace économique chinoise ? Au moins tirer un coup de canon en l’air. C’est tout le mérite de Trump, et de la guerre commerciale qu’il a déclenchée, ou plutôt révélée, car elle était menée par la Chine depuis bien longtemps, mais de façon silencieuse. Le seul aspect problématique de l’offensive américaine, c’est qu’il va indirectement provoquer un effort redoublé de la part de la Chine, pour acquérir les technologies sensibles.
Alors que jusqu’ici, ses entreprises pouvaient se fournir en composants électroniques chez les fabricants américains ou de pays amis de l’Amérique, c’est aujourd’hui beaucoup plus difficile, à cause de la pression politique de Washington. Du coup, le régime de Pékin a lancé de vastes programmes d’investissements pour autonomiser son essor technologique.
Il y a cinquante ans, le monde était coupé en deux entre l’URSS et l’Amérique, chacune ayant ses alliances militaires. Aujourd'hui, c’est la technologie qui constitue le nouveau rideau de fer. Ou plutôt de silicium, ce matériau dont on fait les semi-conducteurs.
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