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Ukraine : la Russie a tout à craindre des sanctions économiques
CHRONIQUE - On parle beaucoup de guerre commerciale entre la Russie et les Occidentaux. Les États-Unis menacent Moscou de sanctions. Économiquement, Vladimir Poutine a beaucoup à perdre.
La Russie aujourd'hui dépend pour 70% de son PIB du gaz et du pétrole.
Crédit : AFP / Archives, John MacDogall
L'économie, c'est le talon d'Achille de la Russie. Dans la partie actuelle d'échecs, Vladimir Poutine peut perdre en se faisant attaquer par le biais économique. La Russie, ce n'est plus la puissance d'antan : 1% de croissance l'année dernière, un parc d'entreprises vieillissant qui a besoin de capitaux étrangers, des banques affaiblies par la corruption.
Un jeu d'équilibre
Depuis le début de la semaine, les oligarques russes préfèrent acheter du dollar. Bien sûr, il y a l'arme de l'énergie. Moscou fournit à l'Europe 30% de sa consommation de gaz. Mais Vladimir Poutine ne peut se permettre de couper le robinet - l'URSS ne l'a même pas fait pendant la Guerre froide. La Russie aujourd'hui dépend pour 70% de son PIB du gaz et du pétrole. Si les hydrocarbures ne se vendent plus, c'est la fin des rentrées d'argent à Moscou.
Vladimir Poutine peut gagner beaucoup s'il arrive à s'installer davantage en Crimée. Si nous n'achetons plus son gaz et son pétrole, il trouvera sûrement de nouveaux clients. Mais l'Occident et la Russie sont trop liés. C'est un équilibre. Les deux parties n'ont aucun intérêt à ce que cette crise dure. Parce que si les banques russes flanchent, si le rouble chute, si l'Ukraine se trouve en position de faillite, l'Union européenne peut, peut-être, résister. Mais cela ralentira sûrement notre croissance qui commence à peine à se relever.
Si les pays de l'Union européenne décident de sanctions fortes contre Moscou, le prix de l'énergie va grimper de 10 à 15%. Tout le monde a intérêt à calmer le jeu. Savez-vous comment s'appelle le gazoduc qui vient de Russie et qui traverse l'Ukraine (il a été construit à l'époque soviétique) : "Fraternité". Tout un symbole !
Les relations économiques avec la Russie (AFP)
