Tourisme : croisières, transport aérien, ski... Le voyage peut-il être plus écologique ?

Le tourisme international est en passe de retrouver près de 90% de ses niveaux d'avant la pandémie d'ici la fin de l'année, selon les dernières données de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). Le trafic aérien a donc retrouvé son niveau d'avant Covid et l'activité de croisière est en hausse de 76% en 2023. A-t-on délaissé les mesures écologiques au profit de l'économie ?

Selon Pierre Pélissier, du site croisières.fr, les gens partent tout de même moins loin depuis la crise sanitaire. "On voit un changement de comportement des clients. En 2019, 48% des clients partaient en Méditerranée, 25% partaient aux Caraïbes. En 2023, 60% des clients partent en Méditerranée et en seulement 17% partent aux Caraïbes. De fait, il y a une réduction de l'impact carbone parce qu'il y a un changement de destination. On voyage plus près de chez nous."

Parmi les alternatives écologiques, un moyen de locomotion est à privilégier : "Le train est le transport le plus décarboné connu aujourd'hui. Il y a quelque temps, on a mis en place le "Travel ski express" avec l'Eurostar (...) donc, si on doit faire des efforts aujourd'hui ensemble entre le gouvernement, les régions, les collectivités territoriales locales et les grands opérateurs, ça doit être pour favoriser les déplacements en train. En tout cas, on pousse énormément pour que ces projets-là puissent être développés aujourd'hui, afin d'être prêt dans quelques années", explique David Ponson, Directeur Général de l'activité Montagne et Outdoor de la Compagnie des Alpes. 

La controverse autour du "géant des mers"

Le 27 janvier dernier, "L'Icon of the seas", a pris le large. Proposé par la compagnie Royal Caribbean Cruise Line, il est le plus grand paquebot jamais construit. Mis debout, il dépasserait la tour Eiffel (350 mètres). Synonyme de la démesure, ce navire interroge forcément l'impact environnemental qu'il aura. 

Propulsé notamment par le gaz naturel liquéfié (GNL), décrit comme un "carburant vert", l'Icon of the seas" serait en adéquation avec la démarche écologique entamée par les géants du tourisme. "Pour la gestion des déchets, 80% de l'eau qui est utilisée à bord et de l'eau qui est prélevée dans la mer est recyclée, traitée à bord et rejetée. Tout en restant propre et buvable", souligne Pierre Pélissier.

Il ajoute : "Tout ce qui va être emballages, canettes, sont traités à bord, compactés et traités à terre. Il y a aussi des programmes pour optimiser la nourriture à bord, et faire en sorte qu'il n'y ait pas de déchets et moins de gaspillage. Et si jamais il y a trop de nourriture, on a des contrats avec des associations dans les différents ports pour que la nourriture soit donnée à des associations, à chaque fois dans les ports dans lesquels on va s'arrêter."

De l'autre côté, les écologistes crient au scandale puisque les émissions de gaz à effet de serre liées à la production (liquéfaction dans des "frigos" à -160 degrés Celsius) et au transport (maritime) de cet hydrocarbure sont 10 fois plus élevées que celles du gaz naturel classique dont il est issu.