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Tarn : pour Bernadette, 66 ans, la retraite est synonyme de sacrifices avec une pension de 956 euros

REPORTAGE - Cette semaine, RTL va à la rencontre des nouveaux retraités avec ce lundi Bernadette, qui vit avec une pension de 956 euros nets par mois.

Bernadette retraitée agricole à Gaillac
Bernadette retraitée agricole à Gaillac
Crédit : Patrick Isson
Tarn : pour Bernadette, 66 ans, la retraite est synonyme de sacrifices avec une pension de 956 euros
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Patrick Isson - édité par Patrick Isson
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Retraitée à Gaillac dans le Tarn depuis un peu moins d'un an, Bernadette, 66 ans, mène depuis une vie aux allures de parcours du combattant. Elle a pourtant tous ses trimestres de cotisation et à temps complet après avoir travaillé 44 ans dans les vignes comme ouvrière agricole. Elle savait que sa retraite ne serait pas à la hauteur du SMIC, qu'elle a touché toute sa vie, mais elle n'imaginait pas une pension aussi basse, 1.047 euros brut et 956 en net.

Nouvelle retraitée, Bernadette avait trouvé les premiers mois un petit boulot pour compléter son revenu, mais elle a dû cesser cette activité pour s'occuper de son mari qui est tombé malade. Avec la petite retraite de son compagnon, la vie du couple est devenue compliquée. "Quand je fais des courses, je fais une liste que je n'arrive jamais à honorer", dit-elle. Tout est trop cher, il faut prioriser les produits DLC, ces aliments proches de la date limite de consommation, souvent à 50%. Elle va aussi sur les sites "anti-gaspi", où elle trouve des légumes à très bas prix. Tout achat alimentaire doit être calculé.

On espérait vivre une autre retraite et pouvoir en profiter

Bernadette, nouvelle retraitée

Bernadette imaginait, après avoir travaillé toute une vie, pouvoir un peu respirer, profiter de ce repos mérité. Elle considère qu'elle s'en sortait mieux quand elle avait ses 5 enfants. "Aujourd'hui quand on est malade, on ne sait jamais comment on va faire si un soin ou un médicament n'est pas pris en charge", s'inquiète la néo retraitée pour qui la santé est devenue aussi une préoccupation financière. "On fait comment ? On veut qu'on arrête de se soigner, on veut nous pousser vers la sortie ? On y est presque déjà", s'insurge Bernadette.

Pour avoir tous ses trimestres et à temps complet, elle espère, si la réforme des retraites est adoptée, bénéficier des 1.200 euros bruts. Elle a calculé que cela représenterait environ 70 euros nets de plus chaque mois. "C'est peu mais ça devrait nous aider à finir les mois", estime Bernadette.

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Pour autant, elle est contre cette réforme et l'obligation de travailler jusqu'à 64 ans. Selon elle, "ça se fera naturellement pour les nouvelles générations qui entrent dans la vie active beaucoup plus tard, mais il ne faut pas l'imposer à ceux qui sont sur le point de partir".

Ce qu'il faut, "c'est récompenser ceux qui ont travaillé dur toute une vie, leur offrir une pension digne", conclut cette Tarnaise de 66 ans. Elle espère que les retraités seront entendus par le gouvernement, car "nous avons parfois l'impression d'être des inutiles et c'est dur après avoir mené une vie de labeur et avoir élevé 5 enfants".

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