Le patron de PSA Peugeot Citroën va percevoir l'équivalent de 5,24 millions d'euros pour l'année 2015. En un an, il a donc doublé son salaire. Bien sûr, cette décision a suscité de vives réactions, deux ans après la prise en main de l'entreprise par Carlos Tavares et la mise en place de son plan de sauvetage baptisé "Back in the race".
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, dénonce notamment une somme qui n'est "pas légitime" et qui perturbe la "cohésion sociale" d'une entreprise. Sans surprise, Pierre Gattaz, le président du Medef, a une réaction totalement inverse. Mardi 29 mars sur France Info, il a "félicité Carlos Tavares du redressement de PSA qu'il a fait. Sa rémunération est celle de la réussite." "Cette société était en grande difficulté il y a quelques années. En dix-huit mois, il a redressé un fleuron de l'industrie française", ajoute-t-il.
Le ministre des Finances, Michel Sapin, a jugé "dommageable" la hausse de rémunération du dirigeant de PSA, précisant que l'Etat, présent au Conseil d'administration du groupe automobile avec 14% d'actions, avait "voté contre". "Si nous étions dans une entreprise où l'Etat a 30%, ou 40%, ou 50%" de participation, "ça aurait bloqué", a ajouté le ministre, regrettant que les autres actionnaires n'aient pas adopté cette position.
Le conseil de surveillance a pris la défense de Carlos Tavares. Ce dernier touche donc 1,3 million d'euros en salaire fixe, près de 2 millions d'euros de variables ainsi qu'environ 2 millions d'euros en actions. Les salariés ont eux eu le droit à une prime d’intéressement de 2.000 euros, comme l'avait annoncé Carlos Tavares sur l'antenne de RTL le 24 février dernier.
Il va falloir qu'on se mette en colère, il n'y a que ça qui va marcher
Jean-Pierre Mercier, délégué syndical de la CGT
Une prime largement insuffisante selon Jean-Pierre Mercier, délégué syndical de la CGT. "On est révolté. Nous, on a eu qu'une augmentation générale de 8 euros net par mois de la part de ce patron qui a osé doublé son salaire. C'est à dire qu'il gagne 14.500 euros par jours, samedi et dimanche compris", critique-t-il. Avant d'enchaîner : "On a vu nos salaires bloqués, 17.000 emplois supprimés ces dernières années cela veut dire qu'on travaille je ne sais pas combien de fois plus et pourtant on a le droit qu'à 8 euros net par mois. Il va falloir qu'on se mette en colère, il n'y a que ça qui va marcher". Les efforts ne sont pas terminés pour les salariés. Désormais, l'ensemble du personnel bascule dans un second plan de reconquête du marché baptisé "Push to pass".
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