SFR est à vendre. Depuis mercredi 5 mars soir, on sait qu'il n'y aura que deux candidats : Bouygues et Numericable. On parle du deuxième réseau mobile français en puissance, ce qui n'est pas rien.
Y a-t-il un favori ? À cette question, il n'y a pas de réponse évidente. Mais la guerre va être sanglante. D'abord, parce que c'est l'avenir de la téléphonie mobile qui se joue. Ensuite, parce que les protagonistes en veulent. Sur le ring, on trouve l'actionnaire de Numericable, Patrick Drahi. Cela fait deux ans qu'il essaie de convaincre Vivendi de lui laisser SFR. De l'autre côté, il y a Martin Bouygues, un homme en colère.
Bouygues Telecom est affaibli depuis 2012 (l'arrivée de Free et de ses tarifs super-bas). Alors SFR, Martin Bouygues en rêve en se rasant. On l'a déjà vu discuter avec François Hollande à l’Élysée. Les lobbyistes sont lâchés. Dans cette affaire, au milieu du ring, il y a deux arbitres : le gouvernement et l'Autorité de la concurrence. Arnaud Montebourg se veut vigilant. Le ministre du Redressement productif a déjà reçu tout le monde à son ministère.
Un des critères de choix sera bien sûr le poids de l'argent mis sur la table. Vivendi va d'abord faire un choix stratégique : garantir l'emploi et l'avenir de SFR. Mais au-delà, la question la plus brûlante, c'est : veut-on un retour en arrière ou un saut dans l'inconnu ?
Le retour en arrière, c'est si Bouygues rachète SFR. Un opérateur disparaît : il n'y aura plus sur le marché que trois opérateurs (Orange, Bouygues et Free). Moins de concurrence, c'est mauvais pour le prix de votre abonnement. Aujourd'hui déjà, les associations de consommateurs dénoncent une concentration inquiétante. Mais, côté verre à moitié plein, ça solidifierait Bouygues et l'empêcherait peut-être de sombrer.
Le saut dans l'inconnu, c'est Numéricable qui veut devenir un grand opérateur du câble avec une petite filiale dans le mobile. Les emplois sont sauvés. Mais le propriétaire de Numericable est en Suisse, et le gouvernement se méfie de cet homme inconnu du cénacle.
C'est donc un choix cornélien pour le gouvernement. Que cherche-t-on ? Davantage de pouvoir d'achat pour les propriétaires de mobile ? Ou alors des acteurs plus puissants, qui pourront investir dans la 4G, voire la 5G dont on a parlé la semaine dernière au Salon de Barcelone ?
Est-il possible de concilier les deux ? C'est pour cela que Vivendi, l'Autorité de la Concurrence et Arnaud Montebourg vont se donner plusieurs semaines de réflexion.
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