Avec 5,24 millions d'euros par an, Carlos Tavares a doublé son salaire en un an. Un véritable jackpot pour le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, qui a récupéré une société aux abois il y a deux ans maintenant. Mais pour les syndicats, la pilule ne passe pas. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, dénonce notamment une somme qui n'est "pas légitime" et qui perturbe la "cohésion sociale" d'une entreprise.
De son côté, Pierre Gattaz, le président du Medef, a félicité le patron de PSA sur France Info mardi 29 mars. "Il faut féliciter Carlos Tavares du redressement de PSA qu'il a fait. Sa rémunération est celle de la réussite." "Cette société était en grande difficulté il y a quelques années. En dix-huit mois, il a redressé un fleuron de l'industrie française", ajoute-t-il.
Carlos Tavares a réussi son plan de sauvetage intitulé "Back in the race", selon la direction. Modération salariale, flexibilité dans les horaires, départs volontaires... Les efforts de productivité ont été tels que PSA est de nouveau sur les rails deux ans avant l'échéance prévue pour le plan de sauvetage. Aujourd'hui pour être rentable, le constructeur français doit produire 1,6 million de voitures et non plus 2 millions. Un chiffre significatif pour l'ensemble des marques qui ne risquent plus de disparaître étouffées par le contexte économique.
Il va falloir qu'on se mette en colère, il n'y a que ça qui va marcher
Jean-Pierre Mercier, délégué syndical de la CGT
Le conseil de surveillance défend alors Carlos Tavares et son salaire exorbitant. Ce dernier touche donc 1,3 million d'euros en salaire fixe, près de 2 millions d'euros de variables ainsi qu'environ 2 millions d'euros en actions. Les salariés ont eux eu le droit à une prime d’intéressement de 2.000 euros, comme l'avait annoncé Carlos Tavares sur l'antenne de RTL le 24 février dernier.
Une prime largement insuffisante selon Jean-Pierre Mercier, délégué syndical de la CGT. "On est révolté. Nous, on a eu qu'une augmentation générale de 8 euros net par mois de la part de ce patron qui a osé doublé son salaire. C'est à dire qu'il gagne 14.500 euros par jours, samedi et dimanche compris", critique-t-il. Avant d'enchaîner : "On a vu nos salaires bloqués, 17.000 emplois supprimés ces dernières années cela veut dire qu'on travaille