Coup de tonnerre dans le secteur de l'électricité française. Dans une étude parue le 5 avril, l'UFC-Que Choisir accuse le fournisseur d'énergie EDF de surfacturer l'électricité à ses clients. L'association affirme qu'entre 2012 et 2016, les consommateurs ont dû supporter un surcoût de 2,4 milliards d'euros.
Pour les 28 millions de clients d'EDF, cela représenterait 71 euros supplémentaires sur la facture. Les ménages clients de fournisseurs alternatifs (4 millions de consommateurs) auraient quant à eux dû payer 109 euros de plus sur la même période.
Pourquoi de tels surcoûts ? Selon l'association, EDF sous-utiliserait ses capacités nucléaires dès lors que cela l'arrange. L'UFC-Que Choisir estime que le fournisseur d'énergie français fait moins tourner ses réacteurs quand les prix de l'électricité diminuent.
Pour parvenir à ces conclusions, l'association a comparé le taux d'utilisation des ressources nucléaires en France et en Allemagne. Lorsque les prix du marché sont très élevés (supérieurs à 40 euros/MWh), les centrales des deux pays tournent quasiment à plein régime (environ 95%). Mais les situations divergent lorsque les prix sont plus bas (12 euros/MWh). Ainsi, quand l'Allemagne utilise 91% de la capacité totale de ses centrales, la France exploite seulement 83% de ses ressources nucléaires.
Conséquence : "Cette sous-utilisation du parc nucléaire français est généralement compensée par l’emploi de centrales plus coûteuses (gaz, fioul, charbon), qui font augmenter les prix sur le marché de gros", avance l'association dans un communiqué. Selon ses estimations, cette pratique aurait permis à EDF d'engranger 3,2 milliards d'euros de recettes supplémentaires sur la période 2012-2017.
L'UFC-Que Choisir rappelle la singularité du marché de l'électricité français par rapport aux autres pays européens. Si les particuliers peuvent certes choisir leur fournisseur depuis plus de dix ans, l'opérateur historique a conservé une part prépondérante dans
la production d'électricité. EDF possède en effet l'intégralité du parc nucléaire français,
constitué de 58 réacteurs et qui produit plus de 70% de l'électricité
dans le pays.
L'association réclame "un cadre réglementaire plus contraignant" pour que l'exploitation du parc nucléaire français profite plus aux consommateurs.
De son côté, le fournisseur d'électricité français "conteste formellement" ces accusations. L'entreprise rappelle agir sous le contrôle de la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), qui publie chaque année un rapport sur
le fonctionnement du marché de gros de l'électricité.
"L'UFC Que Choisir ne fonde ses allégations sur aucun élément
tangible, s'appuyant seulement sur un raisonnement économique erroné qui
ne tient pas compte de la réalité du marché de gros, marché européen
interconnecté basé sur la rencontre de l'offre et de la demande", a
réagi EDF dans un communiqué.
La Commission de régulation de l'Énergie a réagi, rappelant qu'elle mène une mission de surveillance des
marchés de gros de l'énergie "suite à la détection d'événements de marchés inhabituels ou suspects". Dans son dernier rapport sur le sujet publié en octobre, elle indiquait avoir ouvert six enquêtes, dont trois
spécifiquement sur l'électricité.
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