On pourrait se rassurer en soulignant que l’on part de très loin. Qu’il y a des raisons objectives comme la très faible présence de femmes dans les filières scientifiques et techniques, qui sont les voies royales vers les étages de direction. Au rythme actuel il faudra encore quarante ans pour installer la parité dans ces spécialités. Mais derrière ces explications se cache en réalité un machisme tenace. Les entreprises déploient des stratégies de contournement pour freiner l'éclosion des femmes au plus haut niveau. Ici, on diminue le nombre d'administrateurs pour faire augmenter la proportion de femmes. Ailleurs, on change ou bricole les statuts. C’est ce qui vient de se passer chez Engie où avec la complicité de l’État, la directrice générale a été privée de la présidence d’un des poids lourds du CAC 40.
Le mouvement encourageant, c’est celui du CAC 40. Les conseils y sont les plus féminisés d’Europe (34% de femmes). Pas de PDG, mais la parité y est en marche. Les 120 premières sociétés de la Bourse de Paris suivent l’exemple. Ce sont malheureusement les seuls constats positifs. Si l’on considère l’ensemble des 10.000 sociétés françaises concernées par la loi, les femmes n’y occupent que 14% des postes d’administratrices et elles ne sont que 5% à diriger effectivement une entreprise. Pis encore, nos 9.615 établissements publics industriels et commerciaux restent des temples du machisme : 25% de femmes y ont des postes de pouvoir. Et quant à notre administration publique, il faut une loupe pour y dénicher des patrons et des directrices d’administration centrale.
Pour l’heure, le plafond de verre n’est que fissuré. Mais si on regarde le verre à moitié plein, on note que le nombre d’administratrices a été multiplié par trois en cinq ans. Pour respecter la loi, 1.265 postes dans des conseils doivent être pourvus au sein de sociétés privées et 630 dans des sociétés cotées. Enfin, le Code du commerce prévoit des sanctions qui finiront par être appliquées. La route est encore longue, mais sous les pavés on perçoit la plage.
04/20 à Jacques Rivoal. Le président de VW France qui a 946 000 véhicules affectés par le scandale considère légitime de ne pas indemniser les clients européens au prétexte qu’ils sont moins bien protégés contractuellement que les américains.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.