Le Livret A n'a plus la cote aux yeux des Français. Il a connu un huitième mois consécutif dans le rouge en novembre, les retraits d'argent ayant dépassé les dépôts, à hauteur de 1,09 milliard d'euros. Au total, à l'issue des onze premiers mois de l'année, la décollecte nette s'élève à 9,59 milliards d'euros. À titre de comparaison, elle avait atteint 6,13 milliards d'euros sur l'ensemble de 2014. Comment expliquer ce désamour ?
Pour Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'Épargne, le "Livret A paye la décision du 1er août où le taux est passé de 1% à 0,75%". Beaucoup de Français jugent qu'à ce taux, ce n'est pas intéressant, "pourtant on ne perd pas d'argent avec le Livret A" assure le spécialiste qui pointe l'effet psychologique du 1%. Mais pas seulement, puisque la décollecte a commencé dès 2014. Et surtout, "les Français réorientent leur épargne".
Philippe Crevel prend la défense du Livret A, que possède 95% des Français, toujours "plus intéressant que le compte courant", rémunéré à 0% et avec des frais de garde. "Cela a toujours été un placement de court terme, c'est de l'épargne de précaution".
Placer son argent dépend bien évidemment de la somme dont l'on dispose. Pour quelques centaine d'euros, inutile de se lancer dans un plan d'épargne en action ou une assurance-vie prévient Philippe Crevel. Au contraire, pour ceux qui ont deux-trois ans devant eux l'assurance-vie est plus rémunérateur, qui permet en plus de sécuriser une partie sur ce qu'on appelle les fonds euros ou d'aller sur les marchés financiers pour ceux qui aiment le risque. Il y a également le Plan Épargne Logement (PEL), rémunéré à 2%.
Toutes ces options ont besoin de temps pour être vraiment intéressantes. "Pour avoir plus de rendement, il y a quelques contraintes". "Aujourd'hui, la question en matière d'épargne, c'est l'épargne-retraite car les retraites vont baisser dans les prochaines années" prévient Philippe Crevel. Les différents produits sont encore assez peu développés souligne-t-il.
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