Le tribunal de commerce a annoncé ce vendredi 31 janvier avoir suspendu l'examen du dossier du transporteur Mory-Ducros jusqu'à mardi. Après plusieurs jours de négociations marathon, le tribunal de commerce de Pontoise (Val-d'Oise) était appelé à statuer sur l'offre de reprise du transporteur de colis Mory Ducros par Arcole Industries, avec plus de 5.000 emplois en jeu.
Les tractations se sont déroulées jusqu'au bout: la CFDT-Transports a ainsi accusé vendredi matin Arcole de mettre en péril jusqu'à la dernière minute le plan de reprise du transporteur, en redressement judiciaire depuis fin novembre.
"La CFDT a de très grandes craintes que le repreneur potentiel utilise une clause suspensive afin de revenir sur son offre", a indiqué le syndicat à l'AFP à trois heures de l'audience. Cette clause exige en l'occurrence un accord majoritaire des syndicats pour amener Arcole à présenter son offre devant le tribunal.
Un accord a été conclu dans la nuit de mercredi à jeudi entre le potentiel repreneur Arcole Industries et les syndicats de la société de transport, sous l'égide du ministre du Redressement productif Arnaud
Montebourg. L'actionnaire s'engage à verser 9 millions d'euros supplémentaires, soit un total de 30
millions d'euros d'indemnité aux 3.000 salariés qui ne seront pas repris.
Si on allait plus loin, on prenait des risques inconsidérés sur la menace de la fermeture de l'entreprise
Un représentant CFDT
Tous les syndicats se sont alors engagés à ce que les blocages
cessent progressivement, ainsi qu'à ne plus faire de surenchère. Les représentants
syndicaux estiment avoir obtenu le meilleur accord possible. Insister aurait été
un risque pour Mory Ducros, qui aurait pu faire fuir son seul et unique
repreneur.
Pour un représentant de la CFDT, "c'est soit une liquidation judiciaire qui pourra être prononcée dès demain par le tribunal de Cergy-Pontoise et qui met 5.000 salariés sur le carreau, soit on sauve 2.210 salariés. On a été au bout. Si on allait plus loin, on prenait des risques inconsidérés sur la menace de la fermeture de l'entreprise. On voulait depuis le début que Mory Ducros reste une entreprise française."
Mais cet accord a un mauvais arrière-goût pour les 150 salariés de l'agence de Vénissieux qui vont perdre leur emploi. "C'est simple, on va faire un vote à l'unanimité pour ceux qui veulent continuer la grève", explique un salarié. "On lâchera rien", renchérit un autre.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.