Emmanuel Macron a annoncé une petite révolution dans le pris du livre en France. Voilà quarante ans que le secteur du livre vit sous l’empire de la loi Lang, du nom du ministre de la Culture de l’époque, qui avait imposé un prix unique pour le livre.
Quel que soit l’endroit où il est vendu, grandes surfaces, internet ou librairie, le tarif est le même. L’idée était de ne pas permettre aux gros de vendre moins cher que les petits, afin de préserver un réseau de librairies dans nos villes. Une loi qui a permis aux éditeurs de faire beaucoup d’argent, et qui a incontestablement ralenti la disparition des librairies dans notre pays.
Mais du coup, la concurrence s’est déplacée, sur le prix de la livraison facturée par les sites internet, en particulier Amazon, qui ne facture qu’un centime pour l’expédition à domicile d’un ouvrage. En clair, le livre acheté en librairie et livré chez vous en 48 heures coûte le même prix. Les libraires se plaignent de cette concurrence, non sans raison, parce lorsqu’eux même expédient un livre à leur client, ça leur coûte le tarif postal, 6,50 euros environ.
Qu’est-ce qu’on envisage ? Pendant le confinement, le gouvernement avait adopté un système aventureux, c’est contribuable, qui finançait la livraison des petites librairies. Celles-ci pouvaient en effet se faire rembourser leur frais d’expédition par l’état. On envisage aujourd’hui de fixer un prix du livre intégrant la livraison, même si vous l’achetez en librairie. Livré ou pas, le livre coûtera le même prix, de façon à ce que les sites internet ne soient pas avantagés.
Cela va sans doute rétablir la concurrence, mais à quel prix ? Le livre va se renchérir de façon importante en intégrant le coût de la livraison, ce qui risque de limiter encore sa diffusion. Et pour autant, va t-on vraiment déplacer le chiffre d’affaires de l’internet vers les magasins physiques ? Et si demain Amazon ou la Fnac propose d’offrir une chaise pour la lecture avec l’achat d’un volume, il faudra augmenter encore le prix dans les librairies ? Et une lampe, pour mieux voir ? Un pastis, pour se désaltérer ?
Ca rappelle les absurdités du confinement, lorsqu’il a fallu définir ce qu’était un magasin essentiel. Une fois qu’on met les doigts là-dedans, on ne sait pas quand ça s’arrête. C’est toujours la première bêtise qui en entraine immanquablement d’autres. A ce jeu là, on aurait pu, quand on a inventé l’automobile, interdire aux voitures de dépasser les diligences.
Qu’est-ce qu’il aurait fallu faire ? Tout simplement contraindre Amazon à facturer les frais réels d’une livraison. La vente à perte, c’est un délit, il est puni. Ca permettrait de rétablir la concurrence, sans augmenter le prix des livres. Et en maintenant une différence de prix qui correspond à la différence de service quand on se fait livrer.
Comment se porte le secteur du livre ? Plutôt pas mal. Le chiffre d’affaire a limité sa baisse en 2020 à -2% malgré les confinements, ou peut-être grâce aux confinements, c’est remarquable. En tête des ventes, le dernier Joël Dicker, L’énigme de la chambre 622, 500 000 exemplaires. En 2, le prix Goncourt, L’Anomalie, 440 000. Et en 3, La Vie est un Roman, Guillaume Musso, 400 000 exemplaires.
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