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Les craintes des constructeurs automobiles face au Brexit

ÉDITO - Les négociations du divorce entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne s'annoncent plus que tendues ce week-end. L'automobile est le premier secteur qui pousse un cri d'alarme.

Les craintes des constructeurs automobiles face au Brexit
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Loïc Farge
Loïc Farge
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L'industrie automobile, au sens large, ce sont 12,2 millions personnes directement concernées sur le continent européen. Actuellement, le marché unique européen garanti un commerce entre le Royaume-Uni et les autres pays membres de l'Union sans droits de douane sur les véhicules, mais aussi sur les pièces détachées indispensables à leur assemblage. Un Brexit dur - c'est-à-dire respectant les seules règles douanières de l'Organisation mondiale du commerce - se traduirait immédiatement par des taxes de 10% en moyenne sur chaque véhicule et le retour de la guérilla sur les normes.

Ces augmentations ne pèseraient pas seulement les voitures fabriquées en Grande-Bretagne. Les droits de douanes, cela pèse dans les deux sens. Mais l'isolation des Britanniques sera particulièrement douloureuse. Industriellement d'abord, car son industrie automobile, en plein renouveau depuis quelques années, est étroitement liée aux approvisionnements en provenance de ses partenaires continentaux : 65% de ses pièces détachées sont fabriquées en Europe.

À terme, un recul de l'activité et de l'emploi

Technologiquement ensuite, car ce sont les grands constructeurs américain (Ford), japonais (Toyota et Nissan), allemand (BMW, qui a relancé avec le succès que l'on sait les Mini) et français (PSA), sans oublier l'Indien Tata (avec ses Range Rover et Jaguar), qui alimentent en brevets et en innovations les usines de l'île.

Commercialement enfin : 60% des 1,7 million de voitures fabriquées Outre-Manche sont exportées chaque année vers l'Union européenne. La fermeture des frontières c'est la mise en place d'une mécanique bien connue : taxes, augmentation des coûts de fabrication, hausse des prix de vente et recul de l'activité et de l'emploi.

Un jeu perdant-perdant

Logiquement, ce coup de frein va aussi toucher les usines en Europe continentale. Les interdépendances sont trop fortes. Six voitures et neuf camionnettes sur dix construites en Grande-Bretagne ont été achetées par des clients du Vieux continent en 2016. Vous réduisez ces volumes de 10 à 15%, et c'est autant de délocalisations et d'emplois supprimés parmi les 800.000 salariés de l'automobile dans ce pays.

Mais le choc sera aussi rude en Europe : sept automobiles sur dix vendues au Royaume-Unis sont fabriquées en Europe. Il y a aussi les sous-traitants : les deux-tiers des composants utilisés dans les usines britanniques sont importés de l'Union. Pour la première industrie européenne, qui s'est redressée par spécialisation géographique, le Brexit c'est un jeu perdant-perdant.

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