Alors que Le Canard Enchaîné révèle ce mercredi 16 juin que le PDG de la Fnac, Alexandre Bompard, serait en passe de recevoir 11,6 millions d'euros au titre du plan de performance mis en place par l'enseigne, "soit presque 30% du bénéfice de l'année", le distributeur a immédiatement voulu étouffer la polémique en précisant qu'il réinvestirait tout cet argent dans l'entreprise. "pendant au moins deux ans".
Le groupe a rappelé que cet engagement avait déja été pris le 29 mai dernier devant le conseil d'administration du groupe. François-Henri Pinault et son père François, propriétaires à 39% de la
Fnac, via leur holding Artemis, avaient en effet tiré la sonnette d'alarme en
s'inquiétant auprès du PDG des critiques qu'une telle somme pourrait
susciter, alors que les rémunérations des patrons provoquent
régulièrement des polémiques.
Cette somme est liée à des actions qui lui ont été attribuées dans le cadre d'un "plan de performance arrêté en 2013", et qu'il va pouvoir commencer à céder à partir de cet automne. Or leur valeur, qui était de 3,6 millions d'euros, a fortement augmenté depuis, grâce à la forte hausse du cours du groupe intervenue entre-temps.
Par ailleurs, le distributeur précise que le montant des sommes qui pourraient être allouées au PDG n'est à ce jour "pas encore défini", du fait que celles-ci sont liées à la valeur du cours de Bourse, dont le flux varie fortement, et que le plan de redressement de la Fnac n'arrive à échéance que fin 2015. La Fnac précise toutefois que ce montant "sera certainement significatif" dans le mesure où il est adossé à la valorisation du groupe, qui est passée d'environ 300 millions euros en 2013 à environ 1 milliard aujourd'hui.
Néanmoins quel que soit le montant, celui-ci sera intégralement réinvesti dans la société, et Alexandre Bompard ne touchera donc cette année que son salaire fixe et son salaire variable, soit une somme d'environ 1,8 million d'euros, assure la direction de la Fnac. Le groupe rappelle qu'en 2013 et 2014, le PDG n'a rien perçu au titre du plan de performance, qui avait été mis en place en 2013.
Si la Fnac a immédiatement communiqué sur le sujet afin de désamorcer un début de scandale, une telle prime n'avait pas choqué Pierre Gattaz. "Il faut récompenser le talent, le résultat et l'effort à tous les niveaux" avait réagi ce mercredi 17 juin le patron du Medef au micro de France Info.
Alexandre Bompard "a redressé la Fnac, et bien bravo, il a droit à
un bonus, à quelque chose", avait-il estimé, à condition qu'il y ait "un partage de richesse". En 2014, la Fnac a en effet multiplié par près de trois son bénéfice net à 41
millions fin 2014, après des pertes de 142 millions en 2012, grâce à un
plan de redressement. "Ça ne me
choque pas", ajoute le patron des patrons, qui "espère, j'imagine qu'il y a de l'intéressement, de
la participation" en faveur des salariés de l'entreprise, a-t-il
souligné. Le distributeur a supprimé 510 postes, dont 310 en France, dans le cadre
d'un plan d'économies de 80 millions d'euros annoncé début 2012. En
2013, le groupe avait annoncé la suppression de 140 postes de
disquaires.
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