Pas besoin d'aller bien loin pour constater la santé du marché automobile britannique. Il suffit de se promener à Kensington, dans les quartiers résidentiels de Londres, pour voir les berlines de luxes littéralement alignées dans des files de stationnement interminables.
Y alternent les Roll's Royce, les Bentley, les Jaguar à la carrosserie étincelante. Comme si tous les riches de la planète s'étaient donnés rendez-vous ici pour tenir congrès.
Le marché automobile britannique bat des records. Il sera cette année de 2,5 millions de véhicules. C'est devenu le deuxième marché européen derrière l'Allemagne. Par comparaison, la France n'a vendu que 1,8 million de véhicules, alors que notre pays est sensiblement de même taille que le Royaume-Uni.
Reste que ce sont des voitures étrangères que les Britanniques achètent. Tous leurs constructeurs sont passés sous pavillon allemand, comme Roll's Royce racheté par BMW, Bentley chez Volkswagen, ou indien comme Jaguar et Rover, cédés à Tata motors. Toutes ces entreprises avaient fait faillite ou presque dans les années 1990 ou 2000.
L'Angleterre a appliqué sa stratégie habituelle : pas de protectionnisme quant à la propriété du capital. Elle a donc laissé des constructeurs étrangers prendre le contrôle des joyaux de la Couronne, contrairement à ce qu'a fait la France, qui a bien laissé un Chinois entrer au capital de Peugeot-Citroën, mais avec la présence de l'État au capital pour contrebalancer Dongfeng Motors.
Le nouveau Land Rover se vend si bien qu'il a fallu embaucher par tombereau
François Lenglet
Les nouveaux arrivants, tant les Allemands que les Indiens de Tata, ont investi et complètement rénové les usines et les gammes. Ils ont embauché une main d'oeuvre plus jeune, mieux formée. Mais le vrai secret, ce sont de nouveaux modèles qui cartonnent.
Chez Rover, par exemple, le nouveau Land Rover se vend tellement bien qu'il a fallu embaucher par tombereau. En début de semaine, le constructeur a annoncé 1.300 emplois créés à Solihull.
Même chose chez Roll's Royce, qui a fait une année record en 2014 avec 4.063 véhicules produits. Les ventes du célèbre constructeur à la statue dressée sur la calandre, ont progressé de 13%. Il y a un mois, c'est Bentley qui annonçait des investissements et des créations d'emplois, après une année record.
Il y a bien sûr les Japonais Toyota et Nissan, qui ont de gigantesques usines au Royaume-Uni. Ils produisent des centaines de milliers de véhicules par an. Les Nissan Qashqai et Juke, par exemple, qui figurent parmi les voitures les plus vendues en France, sont produites ici.
Le Royaume-Uni profite des investissements étrangers sous la forme de croissance et d'emplois. Les exportations ont doublé, comptant maintenant pour 30 milliards d'euros annuels. L'année dernière, le secteur a créé 44.000 emplois. Il devrait encore en créer 50.000 sur les deux prochaines années. Une performance remarquable quand la France, au contraire, supprime massivement des postes de travail dans le secteur.
Au plan de la production, la France conserve encore l'avantage, de peu. Elle fabrique un tout petit peu plus que le Royaume-Uni. Mais il s'agit de chiffres intégrant la production d'utilitaires. Si on la retranche, le Royaume-Uni est déjà devenu la deuxième nation automobile derrière l'Allemagne, et devant nous.
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