En 2013, la France était la cinquième puissance économique mondiale. Mais elle a été dépassée par le Royaume-Uni en 2014, selon les dernières données de la Commission européenne. Le PIB britannique pèse 2.230 milliards d'euros environ, contre 2.130 pour nous.
L'Angleterre reprend une place qu'elle avait perdue il y a quelques années, à la faveur de la crise. Depuis les années 70, nous nous battons avec nos meilleurs ennemis pour cette place, après qu'ils nous ont dominés pendant deux siècles. Il faut quand même relativiser un peu.
Si on avait corrigé les variations monétaires, nous serions encore très légèrement devant
Il s'agit d'une comparaison entre les deux pays qui utilisent les taux de change courants. Comme la livre sterling a fortement grimpé par rapport à l'euro, cela gonfle artificiellement le PIB britannique. En principe, il faudrait corriger ces fluctuations. Il y a peu, on avait annoncé que la Chine avait dépassé les États-Unis. C'était justement en ayant corrigé les variations monétaires qui perturbent la comparaison.
Si on avait corrigé ces variations, la France serait restée très légèrement devant les Anglais. En fait, les deux pays sont à égalité. Le parallélisme est même très étonnant. Ils n'ont retrouvé leur niveau d'avant-crise que de justesse, contrairement à l'Allemagne et aux États-Unis, qui l'ont largement dépassé.
Ce qui est singulier, c'est que la France et le Royaume-Uni ont adopté une stratégie économique complètement différente. Outre-Manche, on a coupé dans les dépenses et on a baissé les impôts. Chez nous, on fait exactement le contraire : on a augmenté massivement les impôts et les dépenses publiques. Les deux pays ont obtenu le même résultat, médiocre : croissance zéro depuis 2008 et chute du PIB par tête.
En ce moment, le Royaume-Uni a un avantage très net par rapport à nous. Le pays affiche une croissance de 3%, contre un peu plus de zéro en France. Le chômage n'y est que de 6%, quand nous sommes à plus de 10%. Les systèmes sociaux sont très différents : le leur est beaucoup plus dur que le nôtre (il n'indemnise quasiment pas les chômeurs).
Côté dette publique, nous sommes à peu près à égalité. Mais côté déficits, la France l'emporte avec un déficit en 2014 de 4,4 points de PIB, contre 5,5 pour le Royaume-Uni.
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