Attaque sur le réseau TGV : le trafic reprend, 1h30 à 2h de retard ou allongement de trajet sur les LGV

Le trafic reprend progressivement sur le réseau TGV de la SNCF visé par plusieurs sabotages dans la nuit de jeudi à vendredi. Sur les gares de Montparnasse et de Bordeaux, particulièrement touchées, "un train sur trois" pourront circuler "d'ici cet après-midi", a précisé Patrice Vergriete, le ministre des Transports.

Depuis le début de la matinée ce vendredi 26 juillet, le rail français connait une situation inédite, en ayant été la cible d'une attaque massive pour le paralyser dans la nuit. Sur X, le Premier ministre a parlé "d'actes de sabotage", menés sur des installations de la SNCF "de façon préparée et coordonnée".

Dans les différentes gares, où du monde était attendu en ce week-end de départ en vacances et de cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, les halls étaient ce matin noirs de monde, face à des trains affichant des retards de plusieurs heures, voire annulés.

800.000 voyageurs impactés ce week-end

Sur tout le week-end, au moins 800.000 voyageurs vont être touchés sur les lignes desservant les régions Bretagne, Pays de Loire, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Hauts-de-France et Grand Est. Les perturbations devraient durer au minimum tout le week-end. 

La SNCF demande à tous les voyageurs de "reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare. Tous les billets sont échangeables et remboursables.

L'état du trafic

Les équipes de SNCF Réseau ont procédé à des réparations d’urgence permettant une reprise partielle et très progressive des circulations à partir de 13h sur la LGV Atlantique avec un train sur trois en direction de la Bretagne et Nouvelle Aquitaine avec des allongements de temps de parcours d’1h30 à 2h, a indiqué la SNCF en début d'après-midi.

Concernant l’axe Nord, les TGV circulent avec des retards de 1h30 à 2h et quelques suppressions.

Sur l’axe Est, des réparations ont permis de reprendre une circulation normale sur Metz-Nancy. Au-delà, vers Strasbourg, les TGV circulent avec des retards d’1h et quelques suppressions.

Si les travaux de réparations se poursuivent, les circulations vont toutefois rester perturbées ce week-end.

Quelque "25%" des trains Eurostar sont annulés aujourd'hui sur l'ensemble du réseau, principalement entre Paris et Londres et Paris et Bruxelles, après les sabotages sur le réseau de trains à grande vitesse (TGV) en France, a indiqué la compagnie ferroviaire.

"Aujourd'hui (vendredi), Eurostar annulera 25% de ses trains. Ce sera également le cas samedi 27 et dimanche 28", a déclaré le groupe dans un communiqué. Eurostar "prévoit" des perturbations "jusqu'à lundi matin (non inclus)".  

Trois sites visés

Le parquet de Paris a annoncé s'être saisi de l'enquête pour "l'ensemble des dégradations volontaires causées sur des sites SNCF", a annoncé la procureure de la République de Paris. L'enquête est ouverte notamment pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes et délits, a précisé Laure Beccuau dans un communiqué.

Les actes de malveillance ont eu lieu sur trois sites :

- à Croissilles (LGV Nord) près de Lille, un relais électrique a été incendié
- à Pagny-sur-Moselle (LGV Est), les dégradations ne sont pas connues pour le moment. En revanche des dégradations ont été constatées sur les voies sur la ligne Est
- à Courtalain (LGV Atlantique), un relais électrique a été incendié. Une source judiciaire évoque à RTL un acte de "sabotage" à Vald’Yerre, près de Courtalain. Une enquête a été ouverte pour dégradation par incendie. Des bouteilles avec des produits inflammables ont notamment été retrouvées près des réseaux de câbles électriques.

Sur la LGV Méditerranée, une tentative de sabotage a été déjouée dans l'Yonne, à Vergigny. Les auteurs des faits ont été surpris et du matériel incendiaire découvert.

La SNCF assure ne pas avoir "eu d'alerte particulière sur des risques localisés et précis" et rappelle que "toutes les LGV sont grillagées". Actuellement, les équipes de SNCF Réseau travaillent pour remettre les installations en état, comme a pu le constater notre correspondant dans le Nord. 

À travers la SNCF, c'est un bout de la France qu'on attaque.

Jean-Pierre Farandou

Lors d'un point presse, Jean-Pierre Farandou a indiqué que les incendies volontaires avaient visé "des canalisations où passent beaucoup de câbles qui servent à la signalisation des postes". "Il faut réparer câble par câble", c'est un "travail très minutieux", a-t-il précisé.

Les départs en vacances et la cérémonie d'ouverture des JO "auraient dû être une grande fête", mais "tout ça, c'est gâché" à "cause d'une bande un peu d'illuminés, d'irresponsables", a-t-il déploré, affirmant : "À travers la SNCF, c'est un bout de la France qu'on attaque".

De son côté, Gabriel Attal a indiqué : "Nos services de renseignement et nos forces de l'ordre sont mobilisés pour retrouver et punir les auteurs de ces actes criminels".

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