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La mort annoncée des billets de 500 euros

REPLAY / ÉDITO - La BCE décide ce mercredi (4 mai) du sort du "Ben Laden", accusé de faire le jeu des trafiquants de tout poil.

Des billets de 500 euros (illustration)
Des billets de 500 euros (illustration)
Crédit : AFP / Archives, Adrian Dennis
La mort annoncée des billets de 500 euros
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La mort annoncée des billets de 500 euros
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Loïc Farge
Loïc Farge
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Dans les banques on a souvent appelé le billet de 500 euros le "Ben Laden". Cela existe mais on ne le voit jamais. Le chef terroriste n'est plus là ; les 500 euros continuent de prospérer. Cette coupure pèse le tiers des milliards d'euros de tous nos billets en circulation. C'est un outil important de la panoplie dont usent les mafias et les terroristes pour financer et organiser leur activités criminelles. Voilà pourquoi principalement la Banque centrale européenne (BCE), avec l'appui très volontaire de la Banque de France, veut lui faire un sort. Surtout maintenant que les États-Unis limitent à 100 dollars leurs plus grosses coupures.

Les arguments sont forts pour la disparition du 500 euros. Dix mille euros en billets de 500, c'est une enveloppe de 16 centimètres sur 8, et de deux millimètres seulement d'épaisseur. Pour le million d'euros, vous avez votre petite sacoche d'ordinateur portable avec moins de 2,2 kilos. La fin du 500 euros (et peut-être du 200 plus tard) est une super affaire pour les banquiers. Touts nos transactions, du coup, passeront par un péage qui est leur circuit de paiement électronique.

Cela dit la coupure de 500 euros a encore de puissants défenseurs, avec à leur tête les Allemands. Culturellement, on se méfie outre-Rhin - comme dans les pays ou le totalitarisme a laissé des traces - de cette restriction de nos vies privées. Le recours aux seules cartes de paiement va livrer, grâce aux techniques d'analyse de données de masse, nos goûts, nos tentations et nos faiblesses à ceux qui contrôlent les réseaux numériques. Par ailleurs, pour l’européen moyen, disposer de ses sous, sans témoin, va devenir complexe.

Brûler les 500 euros ? Certainement pas. C'est techniquement impensable : il y en a 594 millions en circulation. On ne va pas non plus être obligé d’aller à la banque les échanger - pour ceux qui en ont sous le matelas - contre des coupures de 20 euros. En revanche, plus aucune imprimerie européenne agréée par l'institution de Francfort ne sera autorisée à fabriquer de nouvelles coupures violettes. Celles qui circulent en toute transparence seront retirées du circuit à chaque escale dans une agence. Les autres continueront leur vie souterraine : la valeur des billets de 500 euros devrait être garantie pour l'éternité. En tout cas pour la durée de vie de la BCE.

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