Une hausse du pouvoir d'achat plus que significative est prévue pour cette année. L'OFCE, l'observatoire français des conjonctures économiques, un institut indépendant, vient de publier une étude sur la situation française. Et sa conclusion est frappante : le pouvoir d'achat des ménages devrait augmenter cette année de 2,5%, c'est à dire de 850 euros sur la seule année 2019. Ce serait la plus forte augmentation depuis 2007, lorsque Nicolas Sarkozy avait été élu et que ses mesures fiscales avaient sensiblement accru les moyens des Français.
Il faut y voir l'effet des mesures fiscales initialement prévues, la suppression partielle de la taxe d'habitation, la baisse des cotisations sociales sur une année : l'augmentation de la prime d'activité, la suppression de la hausse de la CSG pour les petites retraites, la défiscalisation des heures supplémentaires. Ces mesures annoncées le 10 décembre dernier, en pleine crise des "gilets jaunes" compteront, selon l'OFCE, pour 440 euros - en moyenne - dans l'amélioration du pouvoir d'achat par ménages de 2019. C'est tout-de-même substantiel.
À cela s'ajoute hausse des salaires. Elle serait de 1,5% après l'inflation, c'est à dire en réel. Un bond significatif après les maigres progressions de 2017 et 2018, + 0,3% seulement. Un bond à mettre au crédit de la prime défiscalisée versée en tout début d'année par nombre d'entreprises françaises.
L'essentiel de cette hausse du pouvoir d'achat provient des baisses d'impôt et des transferts, c'est à dire de l'argent public, pour une valeur de 12 milliards d'euros en net. Baisses d'impôt et transferts qui ne sont financés que de façon marginale. Ce qui signifie qu'une bonne partie de la hausse du pouvoir d'achat de 2019, si elle est a mettre incontestablement au crédit du gouvernement, provient en réalité d'une hausse du déficit budgétaire. On finance par de la dette à dix ans une amélioration de nos revenus.
Concernant la croissance économique pour l'année, l'OFCE est un peu plus optimiste que d'autres, estimant que l'activité pourrait progresser de 1,5% en 2019, en particulier grâce au rebond de la consommation.
Rebond pourtant moins important que celui des revenus, parce que les ménages épargneraient davantage, à cause de l'incertitude liée à la crise des "gilets jaunes" et à la sortie du grand débat, dont on ne voit pas encore sur quel type de mesures il va déboucher, notamment en matière de temps de travail.
Bien que la majorité des produits les plus achetés par les Français sont désormais fabriqués à l'étranger, comme les vêtements, les meubles, l'électronique, et même les petits modèles de voitures françaises, les Français consomment aussi des services produits dans l'Hexagone : les transports, les cafés, et restaurants, et la santé. Au total, sur 100 euros consommés, 32 partent chez les producteurs étrangers, un peu plus chez les ménages aisés qui achètent plutôt des berlines étrangères.
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