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La Chine lance une OPA hostile sur le fabricant de robot allemand Kuka

REPLAY - REPLAY / ÉDITO - Midea, un des rois de l'électroménager chinois, veut faire main basse sur un géant allemand qui fabrique des robots industriels.

Avec Kuka, Pékin veut s'offrir l'un des leaders mondiaux des robots
Avec Kuka, Pékin veut s'offrir l'un des leaders mondiaux des robots
Crédit : SIPA
La Chine lance une OPA hostile sur le fabricant de robot allemand Kuka
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François Lenglet & Loïc Farge
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Kuka est l'une de ces grosses PME allemandes mythiques, mondialisée et prospère, fondée en 1898 et installée en Bavière. Elle enregistre un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros. Elle commercialise des machines intelligentes qui fabriquent les Audi, les Porsche et les Ferrari. Elle figure parmi les quatre meilleurs industriels du robot sur la planète, où il y a deux Japonais et deux Européen. Et voilà qu'un fabricant d'électro-ménager chinois, qui s'appelle Midea, veut faire main basse sur ce trésor technologique.

Ce groupe chinois veut automatiser ses propres chaînes de production d'appareils électroménagers, et en particulier la centaine de centres logistiques qu'il possède dans le pays. Midea emploie 100.000 personnes. Pour la Chine, c'est une bonne grosse PME. Elle réalise près de 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Comme toutes les entreprises industrielles chinoises, Midea est victime de la détérioration de la compétitivité du pays. Elle cherche donc à faire baisser ses coûts de production, en supprimant des emplois. On estime que dans l'industrie, un robot de nouvelle génération remplace quatre à cinq personnes. Il travaille en effet en permanence : pas de congé, pas de pause, pas de temps mort.

La Chine prise en sandwich

La Chine a elle aussi des problèmes de compétitivité. Il y a eu là-bas des hausses de salaires très importantes, de 15 à 20% annuelles, en particulier dans l'industrie. Dans certains secteurs, dans le sud du pays, le salaire des ouvriers est à 1.200 dollars par mois, c'est-à-dire pas très loin du Smic chez nous.

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Du coup, la Chine est prise en sandwich entre les nouveaux pays industriels, moins chers qu'elle (l'Inde, le Bangladesh), et les pays occidentaux et leur industrie technologique. Elle est trop chère pour le bas de gamme, et pas assez évoluée pour le haut de gamme.

Sans compter que la population active chinoise diminue désormais de 3 à 5 millions de personnes par an, à cause du vieillissement démographique. C'est un rythme qui va s'intensifier. Aujourd'hui, les travailleurs chinois sont près d'un milliard ; ils ne seront plus que 800 millions en 2050. Il faudra donc des bras artificiels.

L'Empire du Milieu se robotise

Quelles sont les solutions ? Un investissement massif dans la technologie, pour monter en gamme, et en particulier dans les robots, et ce qu'on appelle les "cobots", les robots collaboratifs, qui interagissent avec l'homme. Le rachat de Kuka, s'il est approuvé par les actionnaires allemands de l'entreprise, s'intègre dans cette stratégie.

Voilà déjà deux années consécutives que la Chine est le premier acheteur de robots, avec des progressions du parc qui atteignent 30% par an. À ce rythme, l'Empire du Milieu va très rapidement dépasser les premiers parcs mondiaux d'aujourd'hui, ceux de la Corée du Sud et du Japon.

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