Les casinos français connaissent une baisse de fréquentation de 15% depuis le début de l'année par rapport à 2019 et la fermeture des établissements à cause du Covid. La pandémie a bouleversé les habitudes des clients, de plus en plus de joueurs préfèrent désormais le casino en ligne, malgré l'interdiction des jeux de hasard sur internet. Enquête sur ce phénomène qui inquiète les patrons de casinos.
L'élégante façade blanche et les grandes vitres à l'architecture semblable au Trianon de Paris se dresse face à la mer. Le clapotis des vagues accompagne les joueurs jusqu'à l'entrée du casino. "Je suis retraité, je viens ici trois fois par semaine. Là, je vais jouer 20 euros, parfois c'est beaucoup plus. J'adore venir ici, le casino est très agréable avec cette belle vue mer", raconte ce retraité qui a une résidence secondaire sur la côte normande. "On fait 80% de notre chiffre avec les machines à sous. On a une clientèle d'habitués à l'année et beaucoup de touristes pendant la haute saison", assure Alexandre Duval, le directeur du casino de Houlgate, propriété du groupe Vikings. "Il y a quatre ans, on avait 28.000 visites à l'année, l'année dernière, on était à 22.804".
6.000 visites en moins, un chiffre colossal. Le directeur se veut pourtant rassurant : son chiffre d'affaires est en légère augmentation. "Nos clients viennent moins, mais jouent plus d'argent, on s'y retrouve. Il n'y a donc pas d'inquiétude à avoir pour l'instant".
Mais pour inverser la courbe et attirer plus de clients, la municipalité, propriétaire des murs, réfléchit à construire un nouveau casino, plus grand et plus accessible. "Le casino doit se moderniser. Il faut donc le déplacer, d'autant plus qu'on a un gros souci de parking, il nous fait 150 places pour se garer", annonce Olivier Colin, le maire d'Houlgate.
L'ensemble des casinos français est touché par cette baisse de fréquentation, moins 15% depuis le début de l'exercice 2022-2023 (entre novembre et mars), selon les représentants du secteur. L'inflation, le prix de l'essence, le contexte lié à la guerre en Ukraine poussent les amateurs à rester chez eux. Et depuis le Covid de plus en plus de clients préfèrent les plateformes en ligne.