Lors de sa conférence de presse semestrielle, lundi 7 septembre à l'Élysée, François Hollande a confirmé une enveloppe modeste : un peu plus de deux milliards d'euros. Il a indiqué que les baisses d'impôts profiteraient à 8 millions de foyers fiscaux, c’est-à-dire une petite moitié de ceux qui payent l'impôt sur le revenu. En moyenne, cela représente donc 250 euros par foyer et par an. Cela se fera très probablement par aménagement du barème ou de la décote qui intervient après le calcul de l'impôt.
Les bénéficiaires de ces baisses devraient être les célibataires avec moins de 2.200 euros de revenus net par mois, et les couples avec moins de 4.500 euros net. On est donc au cœur de la classe moyenne. Les baisses interviendront en septembre 2016, lors du paiement du solde de l'impôt sur les revenus 2015.
Le chef de l'État a indiqué que ce serait la troisième année consécutive de baisse d'impôt. On a plutôt l'impression que ce sont les hausses qui se sont succédé, et on a raison. Le Président nous enfume quelque peu.
Certains contribuables seulement (ceux du bas du barème) profiteront pour la troisième année consécutive d'une réduction d'impôts. Ceux-là avaient été "chargés" entre 2011 et 2013, un peu par François Fillon et Nicolas Sarkozy, et beaucoup par Jean-Marc Ayrault et François Hollande, avec notamment le gel du barème et la fiscalisation des heures supplémentaires. Pour ces quelques millions de foyers fiscaux, l'impôt sur le revenu aura retrouvé l'année prochaine son niveau de 2010.
La décrue n'est donc que très partielle, parce qu'elle ne concerne pas tous les contribuables et qu'elle ne s'applique qu'à l'impôt sur le revenu.
Au total, le bilan fiscal de François Hollande reste mauvais à ce jour. Malgré ces baisses, la fiscalité sur les ménages depuis son élection aura progressé d'une grosse quinzaine de milliards d'euros par an, pour les seuls impôts levés par l'État (c'est-à-dire sans compter impôts locaux). Sur les entreprises, la surcharge nette est d'une dizaine de milliards d'euros.
Pour le reste, il faut retenir du bilan fiscal de Hollande que le poids de l'impôt sur le revenu s'est accru sensiblement dans les recettes fiscales. Cet impôt est à la fois plus lourd et plus concentré. Ensuite, la taxation des revenus du capital et de l'épargne a été fortement alourdie. Enfin, le niveau total des prélèvements est au record de l'histoire de notre pays.
Les victimes principales des hausses d'impôt sont les 10% de foyers les plus aisés, qui supportent l'essentiel des hausses et la progression de l'impôt sur l'épargne et le capital. C'est ce groupe social qui a acquitté la facture fiscale de la crise, alors que la fact