La dette publique française est stabilisée, pour l'instant, lorsqu'on la mesure en proportion de la richesse annuelle française. La dette compte désormais pour 98,4% du PIB, c'est le même chiffre qu'un an auparavant. En revanche, en euros courants, cette dette continue à grimper. Elle a progressé sur 2018 de 65 milliards, pour atteindre 2.315 milliards d'euros.
La bonne mesure, c'est la première, celle qui évalue la dette en pourcentage du PIB, et signale donc une accalmie dans l'envolée. Une accalmie qui n'est pas due seulement à Emmanuel Macron, elle date en réalité de 2016, après l'extraordinaire progression causée par la crise de 2009 et ses suites.
On ne devrait donc pas franchir le seuil des 100% du PIB. On peut tout a fait éviter de franchir ce cap, même sans efforts particuliers, si l'on limite la progression des dépenses. En 2018, où le gouvernement n'a pas été spécialement rigoureux au plan budgétaire, les dépenses ont continué à progresser de 1,9%, et ça a suffit pour stabiliser la dette.
Pas du tout, pour deux raisons. D'abord, même si la dette est stable quand on la mesure en point de PIB, elle continue d'augmenter en milliards, à cause du déficit persistant, qui va d'ailleurs s'aggraver en 2019. Il faut emprunter cet argent sur les marchés financiers.
Ensuite, il faut renouveler nos crédits qui arrivent à échéance, car on est dans l'incapacité de les rembourser. En 2019, la France va ainsi emprunter 200 milliards d'euros pour ses finances publiques, c'est le deuxième montant le plus élevé en zone euro, derrière l'Italie.
On n'est pas tout à fait sortis d'affaire... Loin s'en faut. Même si, avec la baisse des taux d'intérêt, qui s'est réenclenchée la semaine dernière, ces emprunts coûtent de moins en moins cher, aujourd'hui, l'État français emprunte sur dix ans avec un taux d'intérêt à 0,35%, c'est à dire presque rien. Tout en étant beaucoup plus lourde qu'il y a dix ans, la dette coûte donc moins cher chaque année au budget de l'État.
Sur les 28 pays d'Europe, cinq font moins bien que nous : la Grèce, l'Italie, le Portugal, Chypre et la Belgique. Quant à l'Espagne, elle est ex-aequo avec nous. La dette moyenne de la zone euro est de 86% du PIB, à comparer avec nos 98,4%. Mais c'est surtout le rythme de diminution qui n'est pas le même.
Sur une année, selon les derniers chiffres d'Eurostat, l'organisme de statistiques européennes, les pays de la zone euro ont en moyenne diminué leur dette d'un peu plus de deux points de PIB, alors que la France s'est contentée d'un effort quatre fois moindre, un demi-point de PIB.
Certains de nos voisins ont même fait des bonds considérables. La Slovénie a réduit sa dette de 8 points, l'Autriche, l'Allemagne et le Portugal de 4 points, tout comme les Pays-Bas et l'Irlande. Ça relativise quelque peu les coups de clairon sur la réussite française en la matière en 2018.
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