Fièvre catarrhale ovine : et si ce virus qui contamine vaches et moutons venait des roses ?

Depuis le début de l'été, les éleveurs de moutons et de vaches sont à nouveau confrontés à une forte épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO) . En France, plus de 12.000 élevages ont déjà été touchés depuis le 1er juin, en Bretagne, dans les Pays de la Loire et le Grand Ouest. Cette maladie tropicale n'est pas transmissible à l'homme, mais elle affaiblit les bovins, cause des avortements chez les vaches et entraine de nombreux décès dans les élevages de moutons.  

Pour comprendre d'où vient ce virus, des scientifiques mènent une véritable enquête policière, comme nous vous le racontons dans un nouvel épisode de "C'est notre planète", le podcast environnement de RTL. Arrivé pour la première fois en Europe il y a 20 ans, il revient chaque été et les premiers cas d'élevages infectés se trouvent presque chaque fois autour des entrepôts de fleurs aux Pays-Bas, où transite 70% du commerce mondial des fleurs.

La piste hollandaise

"On a constaté que ça démarrait toujours en Hollande", raconte la vétérinaire Jeanne Brugère-Picoux. "Et après, toute l'Europe était contaminée. Donc on peut le suspecter parce que c'est toujours à côté d'un aéroport. Au départ, c'était Maastricht. Ils ont changé leur carrefour de fleurs (pour) Schiphol, près d'Amsterdam. Les deux dernières vagues de fièvre catarrhale ovine ont commencé vers Schiphol."

Le virus est véhiculé par un moucheron qui pourrait donc se cacher par exemple dans les roses, s'échapper, contaminer d'autres moucherons et aller piquer les vaches et les moutons. 

Le virologue Stephan Zientara, directeur du laboratoire de santé animale de l'Agence nationale de Sécurité sanitaire de l'alimentation, confirme auprès de RTL que "cette hypothèse des fleurs est la plus solide". "Si dans ces containers (de fleurs) vous avez des moucherons infectés, vous pouvez avoir une voie d'entrée", explique-t-il dans le podcast "C'est notre planète". "Il faudrait essayer de mettre en place des systèmes qui permettent de contrôler, de lutter contre ces moucherons."

450.000 agneaux en moins en 2024

En 2024, l'État a dépensé plus de 100 millions d'euros pour vacciner les animaux et indemniser les éleveurs. Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine, dont le troupeau a été touché l'an dernier, évoque également dans le podcast les conséquences pour la profession La filière a produit 450.000 agneaux en moins et le prix de l'agneau a augmenté dans les rayons, tout comme celui du beurre, car la collecte de lait de troupeaux bovins a aussi été affectée.

"C'est notre planète", un podcast à retrouver sur le site et l'application RTL. Chaque semaine, Virginie Garin, spécialiste environnement de RTL, explore les grands défis écologiques de notre époque. Reportages sur le terrain, décryptages et échanges avec des invités éclairent les liens entre l’environnement et notre quotidien. Une immersion pour mieux comprendre la transition écologique et ses enjeux concrets.