La société anglo-australienne BHP a annoncé qu'elle allait tourner le dos au charbon thermique, celui qui sert à fabriquer l'électricité dans les centrales thermiques. C'est celui que l'on brûle aussi dans les chaudières.
Cette variété de charbon est la plus polluante. BHP en produit actuellement plus d'un million de tonnes chaque année. Le plus grand groupe minier au monde, veut vendre progressivement ses mines de charbon qui sont en Australie et en Colombie. Il conserverait en revanche ses mines de "coke", la variété de charbon qui sert à produire l'acier.
BHP a subi la pression des investisseurs. Les marchés sont de plus en plus enclins à sanctionner les entreprises qui sont les mauvais élèves du climat. Y compris dans le secteur minier. Les dirigeants doivent en tenir compte.
Il y a quelques mois, le fonds souverain norvégien, qui est l'un des plus grands fonds souverains au monde (1.000 milliards de dollars sous gestion), avait donné un avertissement à BHP, dont il est actionnaire. Il l'avait placé sous observation.
Ce ne sont pas des menaces en l'air. Le fonds norvégien n'a pas hésité à exclure de son portefeuille d'autres producteurs de matières premières, comme Glencore, jugés trop polluants.
On peut aussi trouver des explications économiques. Le charbon thermique se valorise de moins en moins bien, notamment par rapport au charbon à coke qui sert pour l'acier. Les prix sont tombés à des niveaux inférieurs à ceux de 2015. En fait, les 2/3 des exportations de ce charbon dans le monde se font à perte.
À terme, BHP estime que l'électricité produite à partir de charbon va perdre en compétitivité face aux énergies renouvelables dans les pays développés et en Chine. Finalement, il n'y a qu'en Inde, ou dans les pays à faibles revenus et densément peuplés, que ce charbon thermique a encore un avenir.
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