La source d’électricité française principale, le nucléaire, est sérieusement menacée. Cette source d’énergie produit les deux tiers de notre électricité et elle est intégralement décarbonée. C’est-à-dire qu’elle n’émet pas de CO2 responsable du réchauffement climatique, contrairement aux hydrocarbures, gaz compris.
Cette technologie est désormais proscrite par la Commission Européenne, qui l’a exclue du bénéfice du plan de relance qu’elle va financer par emprunt, comme nous l'apprenait Le Figaro. Plus grave encore, cet été, Bruxelles a établi une liste des investissements désormais recommandables sur le plan environnemental. Et le nucléaire n’y figure pas, malgré les efforts de Paris.
Ce qui défrise Bruxelles, ce sont les risques de type Fukushima. Mais aussi la gestion des déchets nucléaires, dont certains restent dangereux des dizaines de milliers d’années. C’est plus qu’un vrai sujet, mais il faut arbitrer entre un risque de court terme, avéré, le réchauffement, et un autre de long terme, hypothétique.
Choisir le
climat, n’est-ce pas préserver le nucléaire, au moins pour une période de
transition ? Mais Bruxelles ne l’entend pas de cette oreille. Et les allemands
ont appuyé, eux, qui ont pris la décision de sortir du nucléaire.
Le problème, c’est qu’il va falloir les remplacer. Donc financer des dizaines de milliards d’investissements dans les années qui viennent. Or, si l’atome est stigmatisé ainsi, les banques, françaises et étrangères, ne pourront pas prêter pour ces chantiers.
Elles-mêmes sont donc sous la pression de leurs actionnaires, qui leur interdisent désormais de financer des projets jugés hostiles à l’environnement. C’est ce qui s’est passé, à juste titre, sur le charbon. Cela veut dire que le nucléaire serait de facto exclu des financements bancaires. Ce qui le condamne à moyen terme.
Tout récemment un haut dirigeant politique français s'est exprimé devant des responsables européens, allemands notamment, dans des termes très vifs.
"Le nucléaire n’est pas
négociable", disait-il. Il s’agit de l’identité française, avec 400.000
emplois. Un secteur qui est de plus lié à la dissuasion nucléaire française,
évidement stratégique. Le problème, c’est que les difficultés pourraient
s’envenimer dans les semaines qui viennent, si une nouvelle coalition arrive au
pouvoir à Berlin, ou figureraient le pari des Verts, bien placé dans les
sondages, et très hostiles aux centrales. L’élection aura lieu le 26 septembre
prochain. Dans ce cas-là, l’affaire tournerait à un sérieux conflit
franco-allemand.
EDF piétine d’impatience depuis longtemps. Il y a en
fait deux raisons au retard. Un, le réacteur de Flamanville, de nouvelle
génération EPR, n’est toujours pas en service, après des années de retard,
qu’EDF attribue au renforcement des normes de sécurité. Cela a donné à l’exécutif
une raison commode pour différer la décision sur le renouvellement.
Alors
qu’une autre considération, politique, joue aussi. On est en campagne
présidentielle, et l’exécutif ne veut pas prendre le risque de fâcher les
électeurs de sensibilité écologiste. Le temps presse pourtant.
Ce jeudi 9 septembre, à 4 heures, la France, grâce aux centrales, est à 41 grammes de carbone par kwh d’électricité. L’Allemagne, au même moment, à 448 grammes, elle pollue onze fois plus. Et la
Pologne elle affichait 700 grammes, 17 fois plus que la France, l’une et
l’autre à cause du charbon.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte