Tous les prétendants à l'Élysée - François Hollande en 2012, Alain Juppé, Bruno Le Maire ou François Fillon aujourd'hui - en font un thème central de leur projet. Est-ce que cette polarisation est justifiée ? Trois chiffres semblent le démontrer. D'abord, nos écoliers sont réellement à la traîne, très près du radiateur. La France se situe au 23ème rang des 65 pays du classement Pisa de l’OCDE, qui synthétise le niveau de connaissances. Ensuite, 15% de nos jeunes quittent le système scolaire sans aucun diplôme. Enfin, 27% des étudiants abandonnent leurs études après la première année à l’université.
Cette situation est sévèrement résumée par le secrétaire général des personnels de direction de l'Éducation nationale, qui dit : "Notre système coûte cher, sa pédagogie et ses programmes sont à côté de la plaque, il stresse les élèves et les profs, et il fabrique de l’exclusion".
Notre système éducatif, c'est 92 milliards d'euros de dépenses publiques en 2015. Une mobilisation financière exceptionnelle. Il faut s’en féliciter. Mais aussi s’interroger sur son usage comme sur le fonctionnement de la machine.
D'abord sur la répartition des fonds. On dépense beaucoup trop pour le secondaire (83 enseignants pour 1.000 élèves contre 58, par exemple, aux Pays-Bas) mais pas assez pour le primaire. Or tous les experts considèrent que le primaire c'est la phase capitale du parcours éducatif. Résultat : entre 1968 et 2015, le nombre d’heures de cours de français y a chuté de 2.000 à 1.500 heures.
On peut aussi se poser des questions sur le fonctionnement : 92.552 profs ne sont jamais devant les élèves, alors que 81% des enseignants absents pour une courte durée ne sont pas remplacés.
Certes les réformes se multiplient. En revanche, on peut douter de la cohérence du pilotage. Trois ministres en trois ans, cela ne facilite pas la vision à long terme. La loi Chatel voulait rééquilibrer les filières au lycée. Bien. Mais dans les faits, un bac pro sur sept s’engage dans celle de l’apprentissage. En grande partie parce que les entreprises n’ont pas voix au chapitre dans le contenu des formations. Terrible alors que l’on sait que cette option réduit par deux le risque de chômage.
On pourrait être accablé. Il ne le faut pas. Le dossier montre que les marges de progrès sont immenses et qu’elles ne nécessitent pas d’argent, mais simplement du bons sens et une vison.
14/20 à Sylvia Pinel. La ministre du Logement de l'Égalité des territoires et de la ruralité a réussi à faire passer une ordonnance qui allège la masse de documents exigé par la loi Alur pour la cession d'un appartement ou d'une maison. C'est une bonne nouvelle pour le marché immobilier.