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Emmanuel Macron et Olaf Scholz à Hambourg (Allemagne), le 9 octobre 2023.
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
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L'extrême droite allemande a remporté dimanche une victoire lors des législatives partielles, fragilisant encore davantage la coalition du chancelier Scholz. Cette extrême droite a fait un carton en Thuringe, où elle a remporté l'élection, et en Saxe, ce sont deux landers de l'ex-Allemagne de l'Est.
Par ailleurs, l'extrême-gauche fait également une percée. Un contexte qui renforce les appels à la dissolution du Parlement en Allemagne aussi, et à provoquer des législatives anticipées en Allemagne.
De part et d'autre du Rhin, le centre s'affaisse au profit des extrêmes. Le pays champion de la coalition et du compromis, est donc dans des difficultés identiques aux nôtres.
De part et d'autre de la frontière, les mêmes thématiques ont profité aux extrêmes : inflation, pouvoir d'achat, prix de l'énergie et immigration. En Allemagne, la tuerie de Solingen, il y a huit jours, a frappé les esprits. C'est un massacre qui a été perpétré par un réfugié syrien qui devait être expulsé. Exactement la même situation que plusieurs actes de violence chez nous tout récemment.
Bon, si on en revient à la matière strictement économique, on peut dire quelque chose qu'on n'aurait jamais imaginé il y a quelques années. Aujourd'hui, la France se porte un peu mieux que sa voisine.
Depuis 2019, avant le Covid, ça fait quand même quatre ans et demi, le PIB allemand a progressé de 0,7%. C'est peu ! En France, c'est 2,3% sur la même période.
Néanmoins, il n'y a pas de quoi tirer un feu d'artifice. Dans les grandes lignes, les Allemands sont à zéro et nous à zéro plus. Côté chômage, en revanche, nos voisins germains nous battent à plate couture. 3,4% seulement chez eux, c'est le double chez nous.
Dans les faits, chacun des deux pays touche les limites de son modèle. En France, on a tenu grâce à l'extraordinaire progression de la dépense publique et du déficit. Ce n'est plus possible d'accroître l'endettement, sauf à prendre un vrai risque financier.
Quant à la machine à exporter allemande, c'est ça qui tient l'économie outre-Rhin, elle a vu ses coûts exploser avec la crise énergétique, et puis ses clients diminuer avec le ralentissement chinois.
Sans oublier la révolution électrique dans l'industrie reine du pays, l'automobile, qui a fait perdre à l'Allemagne sa suprématie mondiale. Du coup, ces deux pays sont sur le flanc et les conséquences pour l'Union européenne sont multiples.
Cela intervient à un moment où justement un nouvel exécutif se met en place au niveau européen. Sur les relations avec la Chine, Bruxelles est engagée dans un bras de fer commercial avec Pékin en taxant les importations de voitures chinoises.
Pour tenir face à la Chine, il aurait fallu une France et une Allemagne solides et unies. Idem pour le soutien de l'Ukraine, évidemment, le chancelier Scholz, sous pression de cette extrême droite qui est pro-Poutine, a déjà réduit de moitié son aide militaire bilatérale à Kiev. Pas vraiment une démonstration de force.
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