La
guerre de la pêche entre la France et le Royaume-Uni est toujours en train de s’intensifier. Depuis des décennies, le fameux
excédent agro-alimentaire français,
est l’un des rares points d’excellence française à l’exportation. Il n'y avait pas de pétrole, plus beaucoup d'industrie mais la tradition et le savoir-faire agricole et gastronomique que la terre
entière nous envie, étaient présents. Mais tout cela n'est plus vrai.
S’il n’y
avait pas les vins et les champagnes français, dont les ventes hors des
frontières explosent littéralement, la France serait désormais en déficit
commercial agro-alimentaire. Nos échanges avec l’Europe sont d’ores et déjà en
négatif. Et un rapport récent du Sénat prévoit que le solde tout produits, avec
le monde entier, sera déficitaire en 2023. Autrement dit, nous achèterons plus
à l’étranger que nous ne lui vendrons.
Afin de comprendre ce retournement de situation, il faut entrer dans les détails pour mesurer la dégringolade. Concernant la pêche, en 2000, notre déficit sur les poissons et les crustacés était de 1,7 milliard . Il a toutefois doublé en 2020, avec des achats en provenance de pays extérieurs à l’Europe, moins chers.
Il y vingt ans, nous étions excédentaires
en viande, aujourd’hui nous sommes en déficit, tout comme sur les préparations
à base de viande. Quant au trou sur les fruits, un milliard d’euros en 2000, il
est quatre fois plus important aujourd’hui, avec des importations massives
d’Espagne.
Malgré cette accumulation de déficits, certains domaines arrivent à résister. Le plus grand, et de très loin, ce sont les vins et alcools, dont la consommation mondiale progresse, avec une mention spéciale pour le champagne. Plus de 11 milliards d’excédent en 2020, une année pourtant sinistrée à cause de l’épidémie, qui a fait fermer les restaurants, et à cause des taxes Trump aux États-Unis.
Les ventes repartent de plus belle cette année. Les céréales restent aussi très puissantes, avec un solde positif de près de 6 milliards, tout comme le lait et les produits laitiers. Tout cela nous permet de dégager encore un surplus global d’un peu plus de 6 milliards en 2020. Mais le tas d’or fond a vue d’œil.
Le rapport récent du Sénat pointait tout d’abord des charges plus élevées qui pèsent sur les paysans français. En maraîchage, le coût du travail est entre une fois et demie plus élevé que dans les autres pays européens. Voilà l’explication de la bérézina sur les fruits.
On retrouve exactement le même handicap sur l’élevage et l’abattage de porcs, où l’Allemagne nous taille des croupières. Autre faiblesse, des filières moins bien organisées qu’ailleurs pour la conquête des marchés internationaux, et une spécialisation haut de gamme, sur la viande de bœuf par exemple, est faite pour la restauration, et pas pour l’acheteur de base.
Enfin, travers bien français, la surrèglementation. Les normes pour la construction des cages à poules occupent des bataillons de fonctionnaires, et jusqu’au Conseil d’état. Il n’est pas sûr que les poules y gagnent, mais il est certain que les éleveurs de poules y perdent.
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