Thierry Pilenko, patron d'une entreprise du secteur pétrolier, Technip, part à la retraite avec 14 millions d'euros d'indemnités de salaire, de retraite chapeau et d'actions. L'année dernière, sa rémunération démesurée avait déjà fait l’objet d’une polémique. Jeudi 22 mars, Bruno Le Maire s'est déclaré outré de ce montant. Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, a également sévèrement critiqué le comportement de Technip et de son ex-patron.
C’est d'autant plus choquant que les résultats de l'entreprise sont mauvais. Technip a perdu près de
deux milliards d'euros l'année
dernière. Mais ce sont des résultats comptables, qui s'expliquent
principalement par des provisions et par la chute du prix d'entreprises qui
avaient été achetées par Technip. En exploitation, le groupe est à l'équilibre.
Mais ce salaire demeure injustifié. Car, si l’entreprise
n’est pas en faillite, cette décision reste au-delà de toute mesure. Et s’il
fallait un autre argument financier que les pertes pour le prouver, le cours de l'action a été divisé par trois
depuis 2015. En général, dans ces cas-là, on ne fait pas de pot de départ à
la direction. Mais il y a pire, ce patron ayant littéralement escamoté un joyau industriel français.
Technip, est l'une des plus belles boites d'ingénieurs françaises. Le parapétrolier, c'est à dire le management des chantiers d'exploration et d'extraction, est l'une de nos spécialités. Il y a là un niveau d'expertise sans équivalent sinon aux États-Unis.
Il y a quelques années, Technip a décidé de fusionner avec l'américain FMC, spécialisée dans l'exploitation sous-marine. Une idée louable en soi. Mais FMC était beaucoup plus petite que Technip, et pourtant, chacune des deux entreprises a obtenu 50% de la nouvelle entité. Première bizarrerie.
D'autant plus choquante qu'aujourd'hui, c'est la branche ex-FMC qui plombe le groupe. Les Américains se sont très bien vendus, au détriment des intérêts français, et Thierry Pilenko a laissé faire. Deuxième étrangeté, le siège de l'entreprise a été déplacé et installé à Londres. Soit pour être plus près de Buckingham Palace, c'est possible, ou bien pour raison fiscale, osons l'hypothèse. Pour que l'entreprise et ses dirigeants payent moins d'impôts.
Mais l’histoire calamiteuse se poursuit. Alors que le patron français s'en va, la quasi-totalité des postes de direction de l'entreprise sont désormais occupés par des Américains, à commencer par celui du successeur de Pilenko. Là encore, le patron partant a laissé faire. En réalité, la France a perdu une entreprise de premier plan, au profit des États-Unis. Et l'avenir de l'entreprise est encore obscurci par plus affaires de corruption et des enquêtes judiciaires qui pourraient déboucher sur de lourdes condamnation financières.
Le ministre de l'Économie de l'époque était au contraire enthousiaste, célébrant "l'airbus du parapétrolier", et certifiant que Technip resterait française. Ce dernier n’était autre qu’Emmanuel Macron. Le moins que l’on puisse dire, c'est qu'il a manqué de vigilance et de clairvoyance. Car en fait d'Airbus, Technip est aujourd'hui plutôt un Boeing.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte