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"Ayez un peu de décence" : cette organisation patronale dit non au meeting du Medef qu'il accuse de contribuer à "l’instabilité politique"
Le président de l'union des entreprises de proximité (U2P), Michel Picon, a dénoncé, sur RTL, la position du Medef vis-à-vis de la taxe Zucman est du budget. "Cela fait des années que les petites entreprises souffrent, est-ce qu'il y a eu une mobilisation du Medef envers les entreprises que parfois de grands groupes ont asphyxiées ?", a-t-il fustigé.
Michel Picon, président de l'U2P
Crédit : RTL
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Une rupture actée les grands patrons. Invité de RTL ce mercredi 1ᵉʳ octobre, Michel Picon, président de l'union des entreprises de proximité (U2P), ne se rendra pas au meeting organisé par le Medef le 13 octobre à Paris. "On n'a pas été prévenu, on n'a pas été associé à cette organisation", a regretté celui qui représente plus de 3,5 millions d'entreprises et environ de 400 métiers.
Au-delà d'une question d'agenda, Michel Picon critique la position adoptée par le Medef, à propos de la taxe Zucman qui vise à taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d'euros. "C'est quoi le message des patrons ? Dire : 'Touche pas à mon or, sinon je m'en vais' ? La mobilisation du Medef sur l'entreprise a été décidée à quel moment ? Au moment où on a parlé de la taxe Zucman", a dénoncé Michel Picon qui reproche à l'organisation de ne "pas défendre l'entreprise".
"Cela fait des années que les petites entreprises souffrent, est-ce qu'il y a eu une mobilisation du Medef envers les entreprises que parfois de grands groupes ont asphyxiées ? (...) On va nous demander d'aller là-bas (au meeting du Medef, ndlr) et assoir l’épicier de quartier, à côté de Monsieur Leclerc. Ayez un peu de décence", a ajouté Michel Picon.
"Une lutte des classes inversées
La charge du patron des entreprises de proximité s'est poursuivie avec un message adressé aux grandes entreprises : "Il faut que le Medef se reprenne", a-t-il lancé sur RTL. "On a des valeurs communes qui sont celles d’entreprendre, celles de l’effort et du travail, il faut les porter ensemble", reconnaît-il.
Selon lui, le président du Medef, Patrick Martin, est "en train de mettre en place une lutte des classes inversées". "On est en train de créer une dualité entre le monde du travail et le monde la financiarisation et le monde de la finance qui détient ces grandes entreprises", a-t-il fustigé. Le Medef est-il le monde de la finance ? "Bien sûr", a répondu Michel Picon qui juge que l'organisation des grandes entreprises "participe à l’instabilité politique".
Qu'en est-il des syndicats qui ont appelé à la mobilisation, après une rencontre avec Sébastien Lecornu, le 2 octobre ? "Je comprends la mobilisation des salariés, d'une manière générale", a reconnu Michel Picon qui plaide "pour un partage de la valeur ajoutée plus équitable". "Tous les gens qui travaillent n'arrivent pas à s'en sortir", regrette-t-il.
