Le début de l'année est toujours le moment des prévisions. On peut espérer que 2016 soit (enfin) l'année de l'inversion de la courbe du chômage. C'est tout à fait possible, sous l'effet d'une bonne raison et d'une mauvaise, ou à tout le moins artificielle. La bonne, c'est que la croissance économique devrait être un petit peu meilleure qu'en 2015, et qu'elle devrait donc se traduire par des CDD et de l'intérim supplémentaire. Il y a peu de chances que cela soit des CDI, parce que le climat est encore incertain. L'autre raison, ce sont les mesures annoncées par le chef de l'État lors de ses vœux aux Français.
Pour évaluer précisément les effets de ces mesures, il faut bien sûr attendre d'avoir le détail du plan, qui ne sera présenté que le 18 janvier prochain. Mais François Hollande a donné les grandes lignes. Il s'agit pour beaucoup d'un plan de formation professionnelle, à la fois pour les chômeurs et pour les jeunes. L'objectif annoncé par le Président est assez irréaliste : 500.000 chômeurs supplémentaires formés. Cela supposerait des moyens importants, on ne voit pas où on pourrait les trouver. Mais au rythme actuel de progression du chômage, il suffirait de beaucoup moins pour inverser la courbe. Sur les onze premiers mois de 2015, le nombre de sans emploi a progressé de 75.000 personnes. Vous mettez 100.000 personnes en formation, et le tour est joué. La fameuse promesse du président, qui concernait l'année 2013, il faut le rappeler, serait enfin mise en œuvre en 2016.
C'est du cynisme total. On sort des chômeurs des listes de Pôle Emploi, mais rien ne change dans la réalité. C'est ce qui s'appelle repeindre la façade. C'est très utile avant l'élection. Plus sérieusement, rien n'empêche de penser qu'on va faire d'une pierre deux coups : habiller les chiffres et en même temps former les chômeurs qui en ont besoin. Pour quelqu'un qui est sans emploi, la formation n'est pas la garantie de retrouver un travail, mais cela multiplie par deux les chances de réinsertion professionnelle.
Le chef de l'État a également annoncé une aide à l'embauche pour les PME. Ce sera probablement un chèque versé par l'État. C'est une aide de plus, dans un maquis déjà très épais. Le problème de ces aides, c'est ce qu'on appelle l'effet d'aubaine. Elles ne décident pas vraiment les chefs d'entreprise, qui embauchent lorsqu'ils ont du business. Autrement dit, le coup de pouce financier profite pour l'essentiel à des gens qui auraient embauché de toute façon.
Il n'y a que deux vrais déclencheurs. Une forte accélération de la croissance et une simplification du Code du travail, qui limite les risques et les coûts potentiels pour l'entreprise en cas de licenciement. C'est toujours le même mécanisme : si vous faites subir au petit patron une insécurité juridique et financière trop importante, il va se protéger en différant au maximum l'embauche de nouveaux collaborateurs. En quelque sorte, il refacture ce qu'on lui fait subir sous la forme de non création d'emploi.
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