L’Allemagne s’achemine vers un nouveau record économique, près de 1.200 milliards d’euros d’exportations en 2015. Un montant estimé par la fédération allemande du commerce extérieur, qui évalue à 6% de croissance pour les ventes à l’étranger faites par les entreprises d’outre Rhin pour cette année. Et pourtant le commerce mondial n’a guère progressé cette année.
Il y avait des vents contraires, avec le marché chinois bien moins porteur que les années précédentes, tout comme les ventes à la Russie, qui pourraient avoir chuté de 15%, à cause des sanctions commerciales causées par la guerre en Ukraine.
Ce qui est frappant, c’est la capacité de la machine à exporter allemande à se repositionner rapidement sur les bons partenaires du moment
François Lenglet
Ce qui permet à l’Allemagne de signer cette excellente performance en 2015, ce ne sont plus les émergents, mais les marchés développés hors zone euro, les États-Unis en particulier, qui devraient être le futur premier partenaire commercial du pays, devant la France, le Royaume-Uni, lui aussi en pleine santé, et la Pologne.
Ce qui est frappant, c’est la capacité de la machine allemande à exporter, à se repositionner rapidement sur les bons partenaires du moment. Jusqu’en 2007, elle est majoritairement en zone euro. Lorsque la crise éclate en Occident, elle compense en vendant davantage aux pays émergents. Et aujourd’hui, c’est vers le Royaume-Uni et les États-Unis qu’elle s’oriente.
L'Allemagne fait sa croissance en dehors de la zone euro. Pour deux raisons. D’abord les pays occidentaux hors zone euro vont bien mieux que la zone elle-même, leur consommation est en augmentation, ils achètent donc des voitures, des machines outils, de l’électronique allemande. Ensuite, sur ces marchés, la baisse de l’euro joue à plein pour donner aux exportateurs allemands un avantage prix important. Sur un an, l’euro a perdu presque 10% face au dollar, et sur trois ans 17%.
Ça devrait aider aussi la France, cette baisse de l’euro, pour vendre en dehors de la zone, mais moins. D’abord parce que nous exportons moins que notre voisin. L’Allemagne exporte pour une valeur de 50% de son PIB, c’est énorme pour un pays développé, alors qu’en France, nos ventes à l’étranger ne pèsent que pour 25% du PIB. L’Allemagne exporte pour 1.200 milliards par an, nous, c’est 500 milliards d’euros par an, on ne joue pas dans la même catégorie. Ensuite, nous sommes davantage centrés sur la zone euro que l’Allemagne.
Une zone euro où la croissance est faible, et où il n’y a pas d’avantage monétaire puisque les pays utilisent la même monnaie que nous. Enfin, notre gamme de produits est souvent moins bien positionnée que celle de l’Allemagne, nous on fait plutôt dans le moyen de gamme, alors que les Allemands visent le haut de gamme, dans la voiture en particulier.
Elles devraient progresser en 2015 de 4%. Mais cela vaut pour nos secteurs d’excellence, l’aéronautique, les céréales, le luxe, et surtout l’armement, où la France va réaliser de fortes ventes en 2015. C’est un marché qui se fait en dollar, et sur lequel la baisse de l’euro est un vrai bonus.
La meilleure preuve, ce sont les contrats qui tombent pour le Rafale, appareil réputé invendable et qui trouve preneur dès que son prix baisse grâce à la dévaluation de l’euro. Au total, l’année 2015 devrait se conclure sur un excédent commercial de 250 milliards d’euros outre-Rhin, contre un déficit de 40 milliards chez nous.
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