Interrogée sur d'éventuels "manquements" dans la lutte contre les violences faites aux femmes, Marlène Schiappa, secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, a affirmé dimanche 7 juillet au JDD que "530 millions sont mobilisés cette année", sans préciser si ces crédits iraient tous à la lutte contre les violences.
Invitée sur France Inter le lendemain, Marlène Schiappa a cette fois précisé : "Il y a 530 millions pour l'année 2019, c'est un record historique en termes de budget pour l'égalité entre les femmes et les hommes".
En réalité, la part allouée à la lutte contre les violences faites aux femmes est une partie du total des 530 millions d'euros, qui doivent être consacrés en 2019, à la politique d'égalité entre les femmes et les hommes.
En novembre 2018, un an après qu'Emmanuel Macron a érigé l'égalité entre les femmes et les homme en "grande cause nationale", cinq organisations (le Conseil économique social et environnemental, le Haut conseil pour l'égalité, la Fondation des femmes, le Fonds pour les femmes en Méditerranée et Women's Worldwide Web), ont publié un rapport intitulé "Où est l'argent contre les violences faites aux femmes".
Les "ressources mobilisées actuellement" pour la prise en charge des femmes victimes de violences atteignent "environ 79 millions d'euros", ont-elles estimé, se basant notamment sur le document de politique transversale, qui détaille les prévisions de dépenses des différents ministères.
Pour arriver à ce chiffre, les cinq organisations ont additionné le budget des dispositifs d'accueil, des places d'hébergement, des intervenants sociaux en commissariats et gendarmerie (etc.), mais jugent cette somme nettement insuffisante.
Le "besoin financier minimum pour une prise en charge de qualité des femmes victimes de violences conjugales" serait d'environ "506 millions d'euros", dans l'hypothèse la plus basse, et de "1,1 milliard", dans l'hypothèse la plus haute, selon elles.
"Le document de politique transversale ne comprend qu'une partie de ce qui est fait", a répondu à l'AFP le cabinet de la secrétaire d'État, évoquant l'idée d'un budget comprenant par exemple le financement des formations ou le coût des heures consacrées par certains fonctionnaires à des missions de lutte contre les violences.
Le cabinet s'est refusé à avancer sa propre estimation des sommes consacrées à la lutte contre les violences. Ces calculs seront rediscutés pendant le "Grenelle contre les violences conjugales" en septembre, selon la même source.
"Il n'y a pas de solution miracle", s'est par ailleurs défendue Marlène Schiappa sur BFMTV, mardi 9 juillet. "Si on fait un chèque d'un milliard et que les féminicides s'arrêtent, on le fait immédiatement".
"Trois axes sont très insuffisamment financés. L'éducation, l'hébergement et la formation", a déploré de son côté Caroline De Haas, membre du collectif #NousToutes, contactée par l'AFP. La militante a plaidé pour la création au collège d'un "brevet de la non-violence, un peu sur le modèle de l'Attestation scolaire de sécurité routière" que passent les élèves.
"Cela semble nécessaire en partant du principe que ces violences sont un enjeu de santé publique aussi élevé que celui de la sécurité", a-t-elle avancé, appelant également à davantage de "places d'hébergements pérennes avec un accompagnement social" pour les femmes victimes de violences.
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