VIDÉO - Coronavirus : à Nice, un drive pour distribuer des masques aux soignants

"Moi, c'est Zorro", plaisante un médecin. Assis dans sa voiture, le moteur allumé, il tend sa carte professionnelle. Une employée vérifie et l'envoie récupérer des masques de protection. À Nice, un "drive masques" a ouvert le 27 mars pour les soignants, en première ligne face au Covid-19.

Organisée par la mairie dans le hall désert du palais des expositions, la distribution, gratuite, prend quelques minutes. Elle est réservée aux professionnels de santé, qui doivent envoyer leur demande par mail au préalable. Une bénédiction, de l'avis de tous les médecins, dont les voitures défilent dès l'ouverture à midi.
  
Le week-end du 28 mars, la municipalité prévoit de distribuer 50.000 masques. "On a passé des commandes à hauteur de 500.000 masques, la commande est quotidienne et le maire n'a fixé aucun plafond de budget", a indiqué Bastien Nespoulous, directeur général adjoint des services.

"Moi, j'en ai zéro depuis le début", déplore un généraliste, carte d'identité et carte professionnelle en main. Quelques mètres plus loin, des agents lui remettent un carton de 12 masques FFP2, 10 masques chirurgicaux glissés dans une enveloppe kraft à l'en-tête de la ville et deux flacons de gel hydro-alcoolique. Un sourire, un merci, et la voiture repart.

"Ce n'est pas essentiel, c'est primordial", s'énerve le docteur Gilles Pallanca. "Pour l'instant, on prend un masque par jour, car on n'en a plus." Au volant d'un coupé Audi, un cardiologue repart avec son précieux carton. A vélo, la docteure Cécile Devaurs vient regarnir son stock : "C'est bien, j'en avais encore quelques-uns, mais je les distribue aux patients pour qu'ils se protègent, eux et leurs proches. Ça sert aussi à ça". Elle suspecte au moins cinquante de ses patients d'êtres atteints du Covid-19.

Une infirmière se présente aussi, son caducée en évidence sous le pare-brise. Elle est poliment éconduite et invitée à revenir le 28 mars, le 27 étant réservé aux médecins. Idem pour un ambulancier en panne de masques, ou pour une aide-soignante. L'organisation a été établie par la mairie avec les conseils de l'ordre des médecins.

"Le maire a donné la priorité au CHU. Mais depuis que l'Agence régionale de santé a pris le relais, on peut s'occuper des autres professionnels : médecins, infirmiers, kinés, pharmaciens, sage-femmes, ambulanciers ainsi que des bénévoles qui distribuent l'aide alimentaire", explique le directeur adjoint des services.

La mairie a également coordonné l'ouverture avec les chaînes de laboratoires de deux "drive tests" en centre-ville, où l'on peut venir faire effectuer un prélèvement sans descendre de son véhicule. Trois autres ouvriront au début de la semaine du 30 mars.