"Je ne vis plus, je survis. Je m'en veux de n'avoir rien vu" de la radicalisation de Bilal, a confié Fatima Hadfi, une femme se présentant comme la mère de Bilal Hadfi, l'un des trois kamikazes qui se sont fait exploser près du Stade de France le 13 novembre. Samedi 26 décembre, pendant une trentaine de minutes, la femme a témoigné en direct sur une chaîne de télévision belge destinée à la communauté musulmane. "Mon petit garçon venait juste d'avoir 20 ans. Il vivait comme tout le monde. Il allait à l'école (...) Il était victime de cette société des regards, des paroles : 't'es pas le bienvenu ici', 'dégage dans ton pays'", ajoute-t-elle, expliquant que des adolescents se heurtent à des barrières pour trouver un emploi.
À l'antenne, elle a raconté que son fils était parti en Syrie prétextant des vacances au Maroc. "C'est des enfants qui ont été pris par un engrenage, des gens qui ont su les manipuler. Ils ont été arrachés de leur famille", déclare-t-elle. "Tout est fait pour que les parents ne remarquent rien (...) Moi-même je me le suis dit, j'aurais dû être plus à l'écoute de mon fils", a-t-elle ajouté.
Je suis fière que mon fils n'ait fait aucune victime
La mère de Bilal Hadfi
La mère de Bilal Hadfi a également raconté s'être rendu près du Stade de France après les attentats pour "voir où mon fils est parti". "On a pu le voir. Il était beau, comme s'il dormait. Il était allongé mais il était mort", a-t-elle témoigné en pleurs. "Je suis fière que mon fils n'ait fait aucune victime", a-t-elle expliqué. "On peut l'appeler terroriste, monstre, comme on veut. Il n'a fait aucune victime." Fatima Hadfi a également déploré la lenteur des autorités françaises à lui restituer la dépouille de son fils, demandant à pouvoir l'enterrer au Maroc dans la ville de Berkane.
L'école bruxelloise Annessens-Funck, que fréquentait le jeune homme avant de gagner la Syrie en février dernier, avait relevé des signes inquiétants de radicalisation du jeune homme mais ce signalement n'était pas parvenu à la police, a rapporté samedi 26 décembre la presse belge.
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