À l'orée d'une petite route forestière, c'est à peine si l'on remarque sa présence. Près de ses congénères à la frêle silhouette, un frêne majestueux de 27 mètres de haut. Ce n'est pas un arbre parmi d'autres, c'est un miraculé. Il est percé en son milieu par un trou d'obus. Rescapé de la Grande Guerre, il figure parmi la dizaine d'arbres centenaires qui ont résisté à la pluie de bombes tombée sur Verdun en 1916. Le Parisien Aujourd'hui en France nous apprend ce matin que l'on peut maintenant acheter une parcelle la forêt domaniale de Verdun, grande de 10.000 hectares.
L'Office national des forêts a lancé mardi 17 mai une souscription et espère récolter 1 million d'euros pour créer de nouveaux sentiers de randonnées au cœur de massif inextricable qui recouvre aujourd'hui l'un des plus vastes champs de batailles de la Première Guerre mondiale. En 1916, les 60 millions d'obus qui s'abattent sur cette zone détruisent quasiment tout. Prairies, jardins, vergers et vignes sont pulvérisés. 36 millions d'arbres seront replantés à la fin de la guerre, certains offerts par l’Autriche en dédommagement. "Regardez leur troncs torturés, dit un guide, c'est comme s'ils étaient eux aussi le symbole des gueules cassées".
La nature, elle, a repris ses droits, de splendides orchidées sauvages tapissent les bordures des anciennes tranchées, des grenouilles à ventre jaune ont élu domicile dans les trous d'obus. Le plus émouvant est de se dire que 80.000 soldats dorment encore sur ce champ de bataille, la pluie fait régulièrement remontée à la surface des tasses, des baïonnettes, des fioles de Ricqlès. Une forêt d'exception au-dessus du champ de bataille, récit d'une balade à lire absolument ce matin dans le Parisien. Une balade pour se souvenir, et pour s'élever au-dessus du champ des polémiques sur un concert de rap annulé.
Ou plutôt que peut faire la police? Question posée en une de La Croix avant les manifestations des policiers aujourd'hui contre la haine "anti-flic". "Mais si, les Français vous aiment" s'exclame Le Parisien en une, avec un sondage selon lequel 82% des Français ont eu bonne opinion de la police. "Cet attachement, explique Stéphane Albouy, a un revers, une attente d'excellence et de contrôle qui fait que le moindre dérapage peut-être vécut comme une trahison". Et voici les policiers "sous les feux de la trempe" comme le titre Libération, qui explique que la donne a changé : désormais manifestants et policiers évoluent sous l'objectif omniprésent de milliers de reporters bénévoles qui diffusent aussitôt sur les réseaux sociaux la moindre scène de violence.