La perte du cargo russe Progress a affolé les médias il y a quelques jours. Et le vaisseau refait parler de lui ce mardi 12 mai. Trois membres de l'équipage de la Station spatiale internationale (ISS), qui devaient revenir sur Terre jeudi, devront rester un mois de plus en orbite à cause de la perte du vaisseau Progress.
Le retour sur Terre des spationautes est en conséquent reporté à début juin, a indiqué le directeur des vols du segment russe de l'ISS Vladimir Soloviev. Il s'agit, selon le site de la Nasa, de l'expédition 43, composée du Russe Anton Chkaplerov, de l'Américain Terry Virts et de l'Italienne Samantha Cristoforetti.
Selon Vladimir Soloviev, leur retour aurait été "inapproprié", une semaine seulement après l'accident du vaisseau cargo Progress, qui s'est désintégré le 8 mai dans l'atmosphère, après sa perte de contrôle par les opérateurs russes.
"Les cosmonautes ont pris la nouvelle, bien sûr, avec compréhension, et ont accepté de rester travailler encore un mois en orbite", a poursuivi le responsable, cité par l'agence de presse russe Interfax.
La nouvelle équipe de l'ISS, qui devait initialement décoller le 26 mai du cosmodrome de Baïkonour, ne rejoindra la Station qu'à la fin juillet, après un nouvel essai de lancement d'un nouveau vaisseau de ravitaillement Progress vers l'ISS.
"Nous essayons de conserver en l'état la suite du programme pour l'année", a précisé le responsable spatial russe, ajoutant que le programme de vol pour septembre n'avait pas été changé. La Russie fait décoller chaque année trois à quatre vaisseaux cargo chargés de ravitailler la Station spatiale internationale.
La perte du Progress M-27M, qui a coûté près d'un demi-milliard d'euros, constitue un coup dur pour le secteur spatial russe, un domaine stratégique déjà dans le collimateur du pouvoir pour de cuisants revers. Une commission d'enquête a été chargée d'établir les circonstances de l'incident. Elle rendra ses conclusions le 22 mai.
La Russie fournit à la station son principal module, où se situent les moteurs-fusées, et les vaisseaux russes Soyouz sont, depuis l'arrêt des navettes spatiales américaines, le seul moyen d'acheminer et de rapatrier les équipages de l'ISS.
Seize pays participent à l'ISS, dont la Russie et les États-Unis, qui en financent la plus grande partie. Mais Moscou, comme l'Europe, ne s'est pas engagé à financer l'ISS après 2020. Cet avant-poste et laboratoire orbital, mis en orbite en 1998, a coûté au total cent milliards de dollars.