Une jeune musulmane conteste son interdiction de sortie de territoire

Ce sont les premières conséquences de la nouvelle loi anti-terroriste. Une jeune musulmane, Émeline, conteste son interdiction de sortie de territoire alors que le ministère de l'Intérieur a suspendu pour six mois sa carte d'identité et son passeport. La jeune femme s'est convertie à l'islam il y a quatre ans avant de le pratiquer de manière très rigoriste. 

Sa mère a alors décidé d'agir et a signalé son comportement à la gendarmerie, d'où cette interdiction de sortie de territoire. "Quand j'ai commencé à porter le voile, ma mère a agi un peu sans réfléchir aux conséquences. Elle a très bien vu que tout mon entourage désavouait totalement les actes terroristes", a déclaré Émeline. Sauf que depuis novembre dernier, celle qui est originaire de Mulhouse a un profil jugé inquiétant par le ministère de l'Intérieur. Alors qu'elle présente un caractère influençable et fréquente une association salafiste, le ministère la soupçonne de préparer un départ à l'étranger.

Une situation vivement contestée par son avocat, qui juge que son dossier ne repose sur aucune preuve. "Le texte exige des raisons sérieuses de penser qu'il y a un projet de déplacement vers des pays dangereux mais on a strictement rien. J'attendais que le ministère de l'Intérieur me produise de preuves comme des déclarations sur les réseaux sociaux ou des fréquentations de personnes qui ont eu des propos tendancieux mais ils n'ont rien. On a des considérations morales mais rien de factuel", a critiqué l'avocat. Or, la pratique religieuse n'est pas une raison suffisante selon lui. 

Le tribunal administratif de Paris va examiner cette demande ce mercredi 1er juillet, avec celle de deux autres personnes interdites de sortie de territoire.