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Radicalisation des détenus en prison : "Le regroupement n'est pas une solution", dit Adeline Hazan

REPLAY - Adeline Hazan, contrôleure général des lieux de privation de liberté, n'est pas favorable au regroupement des islamistes en détention.

La prison de Fresnes, en Île-de-France (illustration)
Crédit : AFP
Adeline Hazan n'est pas favorable au regroupement des détenus islamistes
00:06:48
Julien Quelen
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La mesure proposée par Manuel Valls concernant le regroupement des détenus incarcérés pour des affaires liés au terrorisme ne plait pas vraiment à Adeline Hazan. La contrôleure général des lieux de privation de liberté ne pense pas que l'idée du Premier ministre réponde de la meilleure manière à la menace qui plane sur le pays. "J'ai souhaité aller voir à Fresnes, quelques jours après les attentats du mois de janvier ce que donnait cette expérience de regroupement des détenus impliqués dans des affaires de terrorisme. J'ai discuté avec l'ensemble des acteurs du milieu pénitentiaire (...) Et je me suis entretenu individuellement avec chacun des 22 détenus. Je pense que c'est une erreur de vouloir les regrouper", déclare-t-elle ainsi à RTL

La membre du Parti socialiste explique que le mélange des générations des détenus sans différenciations par rapport à leurs condamnations risque au contraire d'élever le danger. Par ailleurs, Adeline Hazan n'estime pas non plus que le regroupement des terroristes au même niveau de radicalisation soit une bonne chose, car le processus créer du lien entre les détenus dont les chemins n'étaient pas censés se croiser. 

Je pense que les mettre tous ensemble est inopérant, mais aussi dangereux

Adeline Hazan

"On y retrouve à la fois des très jeunes qui sont partis en Syrie sur un coup de tête (...) qui côtoyaient des détenus qui sont soupçonnés d'attentats graves. Le mélange de personnes qui sont dans des processus de radicalisation disparates et de niveaux totalement différents me semble une erreur. Quant à ceux qui sont vraiment dans un processus de radicalisation, je pense que les mettre tous ensemble est inopérant, mais aussi dangereux, parce qu'on regroupe des personnes qui ne devraient pas avoir de liens entre elles, et que c'est une sorte de bombe à retardement de les mettre tous ensemble". 

Le deuxième volet de la mesure gouvernementale plus convainquant

Invitée à s'exprimer dans RTL Grand SoirAdeline Hazan ne rejette pas l'intégralité de la mesure gouvernementale annoncée le 21 janvier suite aux attentats de Charlie Hebdo. Dans ce programme, l'accompagnement des détenus vers une "déradicalisation" peut selon elle s'avérer utile. 

À écouter aussi

"Le deuxième volet du plan du gouvernement consiste à mettre sur pied des programmes de "déradicalisation", de "désendoctrinement" sur la base du volontariat, avec des équipes pluri-disciplinaires de psychologues, d’aumôniers, de personnes de la société civile comme des personnes victimes d'attentat... Ça je pense que c'est une bonne idée, explique-t-elle avant d'aborder un autre problème du milieu carcéral. 

La surpopulation à l'origine de la radicalisation de certains détenus

En France, 66.000 personnes sont aujourd'hui incarcérées alors que la capacité d’accueil maximale des prisons nationale n'atteint que 58.000 places. En Île-de-France, le phénomène de la surpopulation carcérale est bel et bien présent et c'est ce qui pose problème à Adeline Hazan, qui ne comprend pas pourquoi les détenus radicalisés effectuant leur peine ne sont pas renvoyés près de leurs familles. 

"Je demande aux pouvoirs publics de réfléchir à cette politique de regroupement qui existe déjà depuis très longtemps. Il faut savoir que du fait de la création d'un pôle antiterroriste, toutes les personnes qui sont impliquées dans des affaires de terrorisme sont regroupées dans les prisons de l'Île-de-France, c'est ça qui ne va pas. Pourquoi, une fois les premières investigations faites, ne pas les renvoyer dans des prisons qui sont proches de leur lieu familial ?"

Car la surpopulation carcérale peut en effet être considérée comme un catalyseur de la radicalisation. Lorsque qu'un jeune détenu se retrouve dans la même cellule qu'un détenu plus vieux et plus radicalisé, aucune manœuvre ne saurait enrayer l'endoctrinement favorisé par sa vulnérabilité, explique ainsi Adeline Hazan. En marge du rapport d'enquête publié ce mardi pour se positionner contre le regroupement des détenus islamistes, la contrôleure général des lieux de privation de liberté détaille également plusieurs problèmes inhérents à la radicalisation des détenus, comme le sous-effectif des gardiens, les missions confiées qui ne correspondent pas à leurs compétences (notamment en matière de détection) ou le salaire minimum des aumôniers... 

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