Il n'avait plus connu la liberté depuis 30 ans. Anthony Ray Hinton, âgé de 58 ans, est sorti libre du tribunal du comté de Jefferson. L'individu avait été condamné à mort après avoir été jugé coupable de deux meurtres en 1985. Jeudi 2 avril 2015, la juge Laura Petro a annoncé l'abandon de toutes les charges qui étaient retenues contre lui.
Ils avaient la ferme intention de m'exécuter pour quelque chose que je n'avais pas fait
Anthony Ray Hinton
"Le soleil brille" à nouveau, a-t-il dit en essuyant des larmes. "Ils avaient la ferme intention de m'exécuter pour quelque chose que je n'avais pas fait (...). Je n'aurais jamais dû me retrouver dans le couloir de la mort pendant 30 ans", a-t-il ajouté. Son avocat a affirmé que son client, afro-américain, avait été inculpé notamment en raison de sa couleur de peau.
"La race, la pauvreté, un avocat inadapté et le mépris de l'innocence montré par l'accusation font de cette affaire un cas d'école en matière d'injustice", a déclaré Me Bryan Stevenson, qui dirige également l'organisation Equal Justice Initiative (EJI), qui a défendu M. Hinton.
Anthony Ray Hinton est le 152e condamné à mort à être innocenté depuis 1973 aux Etats-Unis et le deuxième en 2015, selon un décompte du Centre d'information sur la peine capitale (DPIC). Il est l'un des prisonniers finalement innocentés qui aura vécu le plus de temps dans le couloir de la mort en Alabama.
En 1985, deux responsables de deux fast-food avaient été abattus lors de braquages ayant mal tourné. Aucun indice n'avait été relevé par la police. Le 25 juillet 1985, le patron d'un restaurant de la même région, à Bessemer, était légèrement blessé par balles lors d'un vol. Anthony Hinton, 29 ans à l'époque, avait été arrêté et reconnu par le patron.
L'homme, qui a toujours clamé son innocence, travaillait au moment des faits à quelque 25 km de là dans un entrepôt. Il avait été soutenu par son superviseur et ses collègues de travail, qui avaient témoigné en sa faveur. Un passage au détecteur de mensonge l'avait également exonéré.
Selon l'EJI, toute l'accusation menée par un procureur connu pour "ses préjugés raciaux" reposait sur la découverte, chez la mère de l'accusé, d'une arme qui, selon les experts nommés par l'Etat, avait servi aux attaques. L'an dernier, la Cour suprême des Etats-Unis avait annulé la condamnation et la juge Petro avait ordonné un nouveau procès.
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