Bercy a demandé ce lundi 3 novembre des relevés de prix pour vérifier si les femmes payent plus cher que les hommes pour un même produit ou un même service, comme les rasoirs ou le pressing, ce que soutient un collectif qui a lancé une pétition.
"On s'est rendu compte que sur des produits de la consommation quotidienne, les femmes étaient systématiquement taxées", explique Gaëlle Couraud du collectif féministe Georgette Sand, confirmant une information relayée dans le Parisien.
Gaëlle Couraud a cité l'exemple de Monoprix où les femmes payent 0,8 centime de plus que les hommes pour des rasoirs et pour seulement 5 rasoirs alors que le paquet pour hommes en contient 10. Des différences de prix, souvent réduites mais qui finissent, selon le collectif, par "former une injustice injustifiable".
Face à ces accusations, relayées par la secrétaire d'Etat pour les Droits des Femmes Pascale Boistard, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a lancé ce lundi une enquête pour "faire une évaluation de relevés des prix sur les catégories citées par ce collectif" et "à mesurer la réalité des écarts". Les résultats de cette enquête devraient être connus "dans les semaines à venir".
A la pétition signée par plus de 20.000 personnes qui lui demandent d'homogénéiser des prix, Monoprix a répondu qu'elle veillait "naturellement à n'introduire aucune discrimination dans les prix des produits proposés à ses client(e)s".
Pour les rasoirs jetables, l'enseigne du groupe Casino explique que "les références pour les hommes présentent des volumes de vente largement supérieurs aux modèles pour femmes, permettant ainsi un prix d'achat inférieur. De plus, la composition du modèle femme induit un surcoût de fabrication", assure-t-elle.
Mais les différences de prix se retrouvent aussi dans une multitude de services, comme le coiffeur, puisque les femmes payent davantage que les hommes, même pour une coupe courte, ou au pressing : "Pourquoi le chemisier d'une femme coûte-t-il plus cher chez le teinturier que la chemise d'un homme ?", s'interroge Gaëlle Couraud.
"Nous avons voulu mettre en lumière l'existence de cette "woman tax" ou "taxe rose", mais nous aimerions qu'une étude plus complète soit menée sur ce sujet", assène la militante. De son côté, une source du secteur a rappelé que "d'après une ordonnance de 1986, les prix en France sont librement déterminés selon la responsabilité des professionnels".
Le phénomène de la "woman tax" a déjà été constaté aux Etats-Unis. Selon Pascale Boistard, des études ont évalué à environ 1.400 dollars par an la surtaxe payée par les femmes sur tout un tas de services et produits.
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