Tanguy Pastureau : plus personne n'est dans le système

Plus personne en 2016 ne veut faire partie du système. Depuis l’élection de Trump, un maître d’œuvre en maçonnerie qui va bosser à la frontière avec le Mexique, il va enfin bronzer sans carotène, tous nos politiques, ces messieurs-dames prout-prout qui ont fait les mêmes écoles coinços, jurent qu’ils sont hors système.

 
En mai, Montebourg, le type qui ne consomme que français, au resto chinois il se contente de lécher la salière et encore, si le sel vient de Guérande, annonçait être un candidat alternatif, ce qu’est Mélenchon depuis toujours, dans son corps de matou qui se gratte se cache le fantôme d’Hugo Chavez. Dupont-Aignan est hors système, Marine Le Pen est hors système, et si la fille de Philippe Poutou lui dit "Papa, j’ai fauté, j’ai acheté un sac Prada", il l’empale avec la broche qui sert pour le méchoui annuel d’un pote à lui de la CGT.
 
Donc mercredi, Macron, l’éphèbe libéral qu’on a découvert bébé abandonné devant la bourse de New York, ses 1er mots ont été "dollar" et "Bill Gates", annonce sa candidature. Là, on se dit : "Enfin un qui va assumer son côté système, ras-le-bol des punks à chien, on veut un gonze bien peigné et sa femme BCBG, 2 bourges à l’ancienne, qui font du tennis au Touquet et se confondent en excuses quand ils ont des gaz". Et bien raté, Macron, qui a fait l’ENA, fût inspecteur des finances et banquier d’affaires, a dénoncé "les élites coupées du peuple", alors que lui quand il veut acheter à la FNAC un DVD de Ken Loach avec des ouvriers, va au rayon science-fiction.
  C’est comme si le mec chez McDo déguisé en clown disait : "Les enfants, je vous conseille de manger du brocoli".